Vers un élargissement de l'APC ? MG France s'y oppose "de toutes ses forces"
Le projet d'accord conventionnel transmis le 8 mai aux syndicats de médecins libéraux prévoit que l'avis ponctuel de consultant (APC) soit réhaussé à 60 euros et puisse être facturé à la demande "écrite" du médecin traitant… ou d’un spécialiste d’une autre spécialité. Un "retour en arrière" auquel s'oppose fermement MG France.
Jeudi 16 mai, les syndicats de généralistes et de spécialistes se sont affrontés sur l'avis ponctuel de consultant (APC) lors de la dernière séance multilatérale de négociations conventionnelles au siège de la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam). Dans son projet d'accord, transmis aux représentants de la profession le 8 mai, la Caisse prévoit de revaloriser cet acte d'expertise de second recours à hauteur de 60 euros, mais aussi d'élargir sa cotation.
La Cnam propose en effet que l'APC puisse être facturé à la demande "écrite" d'un médecin traitant… ou "d'un spécialiste d'une autre spécialité". Une "ligne rouge" pour le syndicat MG France, qui craint un contournement du parcours de soin. "Si ça, ça reste, on ne signe pas, a prévenu sa présidente, la Dre Agnès Giannotti, jeudi dernier en séance. C'est la cohérence du système de santé qui est en jeu."
Pour éviter un clash entre MG France et le syndicat Avenir Spé – majoritaire dans le collège des spécialistes -, la Cnam n'a pas abordé le sujet vendredi, lors de la deuxième journée de cette ultime séance de négociations, se laissant quelques heures pour trouver un point d'accord entre les deux parties. Elle devait trancher dans son texte final qui devait être envoyé ce lundi 20 mai. Mais MG France indique, ce mardi après-midi, n’avoir encore rien reçu.
Dans un communiqué diffusé dimanche 19 mai, le syndicat a redit son opposition ferme à "un tel retour en arrière qui reviendrait à rémunérer à 30€ la spécialité médecine générale et 60€ toutes les autres spécialités". "Cette décision consisterait à rémunérer de façon identique la consultation d'un patient lourd adressé par son médecin généraliste en raison de la complexité de sa pathologie et celle d'un patient 'en accès direct' évidemment plus facile à prendre en charge."
"La difficulté du médecin généraliste à obtenir un rendez-vous chez un autre spécialiste dans un délai raisonnable ne pourrait que croitre", ajoute le syndicat, qui dénonce "une attaque délibérée" contre "le parcours de soins coordonné par le médecin traitant". L'organisation de la Dre Giannotti craint, en outre, que "cette dérégulation" ne conduise "très rapidement à une explosion des coûts de la santé, sans améliorer en aucune façon la santé des patients".
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