Décidément, Emmanuel Macron et ses supporters En marche ont une sacrée chance. Après un quinquennat de grisaille et d’espoirs évanouis, voilà que la croissance revient, que le chômage entame une légère décroissance, que l’extravagante présidence américaine permet à la France de briller sur la scène internationale… En miroir, après cinq années de douches glacées façon Touraine et une mobilisation historique contre sa loi de santé, tout semble passer parmi les médecins de droite comme de gauche quasiment comme une lettre à la poste. Il en va ainsi du tiers payant, qui sera généralisé, tout comme de cette idée de recertification des compétences, concept figurant dans le bréviaire ordinal depuis les années 2000 malgré un auditoire plus qu’hostile. Idée aujourd’hui reprise par Agnès Buzyn, la nouvelle ministre de la Santé En marche, sans que la moindre critique se fasse entendre dans les rangs. Pourtant, lorsque Manuel Valls, croyant calmer les troupes, s’était avancé sur ce chemin à l’issue de la Grande Conférence de santé, en 2016, il fut salué, au mieux, par un silence poli. Au pire, par un tir de barrage du Centre national des professions de santé (Cnps) et de l’Union nationale des professions de santé (Unps), unis pour rejeter un supposé doublon superfétatoire, avec le DPC. Le bébé, et l’eau du bain. Mais demain est un autre jour. Le challenge lancé, tout ou presque reste à faire. À commencer par la désignation du maître d’œuvre, alors que s’agitent toutes les ambitions. Dans sa sagesse, le gouvernement veut prendre le temps. Le meilleur remède pour apaiser les passions et faire émerger le souhait de la profession. La seule fondation solide sur laquelle la recertification des compétences pourra être solidement construite.
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