Une 4e année d'internat de médecine générale réalisée "en priorité" en zone sous-dense, dès la rentrée 2023
Ce sera pour la rentrée 2023. L'ajout d'une 4e année au DES* de médecine générale, prévue par la réforme du 3e cycle des études de médecine, figurait dans le programme de campagne d'Emmanuel Macron, qui en fait une des réponses à la problématique des déserts médicaux. Cette promesse de campagne sera concrétisée par le PLFSS 2023, qui sera examiné ce lundi en Conseil des ministres. "Aujourd'hui, la médecine générale est la seule spécialité médicale à n'avoir que trois années d'internat, sans la phase de consolidation qui définit le statut dit de 'docteur junior', au cours de laquelle les futurs praticiens peuvent exercer en autonomie supervisée", expliquent les ministres de l'Enseignement supérieur et de la Santé dans un communiqué diffusé ce dimanche 25 septembre. "Cette absence de phase de consolidation est considérée comme une faiblesse, qui ne favorise pas une installation immédiate en sortie de cursus." Les ministres ont lancé une mission sur "l'organisation" de cette 4e année d'internat, qui devra être réalisée "exclusivement" en milieu ambulatoire, et "préférentiellement" en zone sous-dense, conformément à l'engagement du Président, a annoncé François Braun aux Universités d'été de la CSMF, vendredi 23 septembre. Les conclusions de cette mission sont attendues "avant la fin de l'année". La tâche a été confiée aux Prs Bach-Nga Pham, doyenne de la faculté de médecine de Reims, Olivier Saint-Lary, président du Collège national des généralistes enseignants, Stéphane Oustric, président du conseil de l'Ordre des médecins de Haute-Garonne, et à la Dre Mathilde Renker, ancienne présidente de l'Isnar-IMG. Une "rémunération différenciée" dans les déserts? Il s'agira notamment d'étudier la possibilité d'une "rémunération différenciée" pour les internes réalisant leur stage en zone sous-dense, a précisé François Braun au congrès de la CSMF. "Un véritable projet pédagogique permettra, durant cette année supplémentaire d'internat, d'accompagner les futurs médecins à leur installation rapide", assurent les ministres de tutelle. Face au ministre, le président de l'Isnar-IMG, Raphaël Presneau, a fait part de ses inquiétudes quant à une éventuelle "obligation" d'effectuer cette année supplémentaire dans un désert, "ce qui serait pour nous un grand coup de pied dans l'attractivité de notre spécialité et menacerait le remplissage des postes à la suite du concours [des ECN, NDLR], qui est encore fragile". Vigilants face aux amendements coercitifs qui pourraient être adoptés lors de l'examen du texte au Parlement, les futurs généralistes, qui refusent de servir de bouche-trous et de voir leur formation sacrifiée, se tiennent prêts à se mobiliser.
La 4ème année en zone sous dense, c’est non !
La menace d’une 4ème année de l’internat de Médecine Générale dans les déserts médicaux n’a jamais été aussi critique ! pic.twitter.com/kju7NG1ugu— ISNAR-IMG (@ISNARIMG) September 24, 2022
[avec AFP] *Diplôme d'études spécialisées
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