Vent debout contre la prescription de lunettes par les orthoptistes, les internes d'ophtalmologie boycottent les choix de stage
Les services d'ophtalmologie risquent-ils de se retrouver sans interne au 1er novembre ? Protestant contre l'article 42 du PLFSS 2022, qui prévoit d'autoriser les orthoptistes à prescrire des lunettes et des lentilles, les carabins ont engagé un mouvement de boycott des choix de stage dans plusieurs subdivisions : Rennes, Brest, Marseille ou encore Besançon… Un mouvement initié par l'Association nationale des jeunes ophtalmologistes (Anjo), avec le soutien du Snof, du CNP d'ophtalmologie et de l'Intersyndicale nationale des internes (Isni).
Ce transfert de compétence vise à répondre aux difficultés d'accès aux rendez-vous d'ophtalmologie, lit-on dans l'exposé des motifs du PLFSS 2022. Dans le détail, l'article 42 stipule que l'orthoptiste (niveau licence) pourra "réaliser un bilan visuel et prescrire des verres correcteurs et des lentilles de contact oculaire, sans prescription médicale".
La mesure met la profession en ébullition. Pour les ophtalmologistes, la consultation pour des problèmes de vue, a fortiori pour des patients jusqu'ici sans correction, est en effet la "porte d'entrée" du dépistage de pathologies. Un examen et un dépistage pour lequels les orthoptistes ne sont pas formés ni compétents, insistent-ils. Ils jugent également ce transfert de compétence inutile alors que les délais d'accès aux rendez-vous se réduisent chaque année, du fait justement d'une coopération efficace avec les orthoptistes, permettant la délégation d'actes sous supervision médicale au sein même des cabinets.
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