"Les annonces du ministère sont attendues dans les prochains jours", précisait-on à Egora en… février dernier, alors qu’elles étaient déjà attendues pour le mois de janvier. Pourtant, les auteurs des deux "missions flash" chargées d’élaborer des préconisations sur l’allongement du DES* de médecine générale ont remis leur rapport au ministre de la Santé début février.
A l’occasion du congrès de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (Isnar-IMG) le 9 février, la ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé était venue défendre ce projet de nouveau DES* en quatre ans pour la spécialité, contre lequel les internes ont pourtant massivement manifesté fin 2022. "Il y a trois enjeux", avait tenté de plaider Agnès Firmin Le Bodo. "D’abord, un enjeu pédagogique pour expérimenter l’outil numérique, apprendre à travailler en équipe en ville, avec les IPA. Le deuxième, c’est un enjeu d’équité avec les autres spécialités qui ont un internat plus long, ce qui est pointé comme une lacune et ce qui ne favorise pas les installations immédiates. Il faut enfin renforcer l'ancrage territorial et l’accès aux soins. C’est le troisième enjeu." Venue sans informations concrètes à leur soumettre afin de les aider à se projeter malgré les protestations des carabins, la ministre n’avait guère réussi à convaincre l’assemblée.
Le président de l’Isnar-IMG s’était alors avancé, dévoilant certaines propositions émises par les membres des "mission flash" à François Braun, à commencer par les modalités de rémunération des futurs Docteurs juniors de médecine générale. Mais le ministère, lui, n’a rien confirmé… renvoyant "à plus tard" et conditionnant ses annonces à de nouvelles recommandations des membres de la mission.
D’après les informations d’Egora, la remise de ce rapport a été de nombreuses fois annulée et décalée depuis le mois de février. Si bien qu’il est désormais espéré en coulisses que la maquette soit dévoilée… "avant les premières EDN**", en octobre, alors que le choix de spécialité pour la première promotion concernée par la quatrième année d’internat se fera après les ECN, en juillet. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) avait pourtant alerté sur les graves conséquences de cette incertitude pour les étudiants passant le concours cette année : la moitié des carabins dont le premier choix était médecine générale remettent remettent leur choix en question.
Dans un communiqué publié en avril dernier, l’Anemf, l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) et l’Isnar-IMG demandaient le report officiel de l’allongement de l’internat. Une sollicitation restée sans réponse.
*Diplômes d’études spécialisées.
**Épreuves dématérialisées nationales. Plus d’informations en cliquant ici.
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus