FMC : 10 points clésPunaises de lit

Les punaises de lit sont de plus en plus fréquentes. Outre les lésions dermatologiques, les conséquences psychiques ne doivent pas être négligées.

23/02/2023 Par Dr Pierre Francès
  1. 01
    Point formation n°1

    Les punaises de lit sont des parasites hématophages. Deux espèces (Cimex lectularius, cosmopolite, et Cimex hemipterus, en zone tropicale) sont inféodées à l’homme. Elles n’ont cependant aucun rôle de vecteur de pathologies chez les patients infectés.

  2. 02

    Les punaises de lit ont quasiment disparu à la fin de la Seconde Guerre mondiale du fait d’une amélioration des conditions de vie des patients mais aussi grâce à l’utilisation répandue de dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT). Cependant, depuis dix ans, en raison de l’interdiction d’utilisation du DDT et d’une plus grande migration des populations, le nombre de punaises de lit est en constante augmentation.

  3. 03

    La punaise de lit est un insecte de 5 à 7 mm à l’âge adulte. Ce parasite ne se déplace qu’en marchant, et il doit effectuer un repas sanguin tous les trois à cinq jours pour survivre et pour changer de stade au décours de son évolution. Son cycle évolutif est de deux mois. Sa résistance au jeûne est importante (1 an à 1 an et demi !).

  4. 04

    Cet insecte fuit la lumière. On le retrouve au niveau des interstices (plinthes ou papiers peints décollés, zones concaves des meubles), des lits (matelas ou sommiers), des conduites d’aération ou des câbles électriques. Son déplacement passif est effectué grâce aux vêtements ou bagages des patients mais également grâce à différents objets transportés.

  5. 05

    Cliniquement, la lésion typique est maculopapuleuse, de quelques millimètres de diamètre, avec, le plus souvent, au niveau de la partie centrale, une zone de petite taille hémorragique qui témoigne de la piqûre de la punaise. Les formations observées sont fréquemment multiples car le parasite pique le patient sur plusieurs zones. Elles sont souvent prurigineuses et mises en évidence sur des zones découvertes. Dans certains cas, il existe un regroupement de ces lésions au niveau d’une aire définie, ce qui doit alerter le clinicien.

  6. 06

    Le diagnostic est évoqué devant un faisceau d’arguments :
    - la présence de lésions centrées sur une aire spécifique ;
    - l’aspect clinique évocateur (lésion maculopapuleuse avec piqueté hémorragique sur la zone centrale) ;
    - les circonstances de survenue : apparition des lésions le matin sur des parties découvertes à la suite d’un couchage sur un lit de chambre d’hôte ou d’hôtel ;
    - si les lésions observées sont également présentes chez les autres membres de la chambrée.

  7. 07

    La complication de cette parasitose classique est la surinfection cutanée. Elle est favorisée par un prurit féroce et intempestif, et est due à Staphylococcus aureus ou Streptococcus spp. Une autre complication, plus rare, peut être également objectivée : l’anémie, du fait d’une perte sanguine (cas d’infestation importante).

  8. 08
    Point formation n°8

    Le retentissement psychique secondaire à ces parasites qui « vampirisent » certaines personnes est un enjeu important à prendre en compte par le médecin car il peut conduire à des réactions de stress, de parasitophobie qui peuvent être un facteur de dépression chez certains patients.

  9. 09

    Le traitement curatif repose sur l’application de dermocorticoïdes, pour limiter les lésions cutanées maculopapuleuses, et d’antihistaminiques, qui réduisent le prurit induit par cette parasitose.

  10. 10

    La prise en charge préventive s’appuie sur des mesures visant à éliminer tout site pouvant héberger des punaises de lit. Pour cela, les meubles et papiers peints doivent être minutieusement observés car ils peuvent être un lieu de vie pour ce parasite. Parallèlement, la literie doit être inspectée car on peut retrouver ces insectes dans les matelas ou les sommiers. On peut recourir à un lavage des couvertures et des draps à 60 °C ou en les congelant durant trois jours. Il est également possible de demander à des sociétés spécialisées dans cette lutte d’intervenir en effectuant une désinfection chimique.

Dans la même spécialité

zona
formation
FMC Infectiologie
Zona : du nouveau pour lutter contre les douleurs post-zostériennes
18/10/2024
formation
FMC Infectiologie
Méningites bactériennes : reconnaître l’urgence
06/02/2024
formation
FMC Infectiologie
Infection à VIH : des traitements plus simples
04/01/2024
formation
FMC Infectiologie
Grippe
13/11/2023
formation
FMC Infectiologie
Coqueluche
31/05/2023