Avancée française majeure dans le traitement d’une maladie rare, la myohyperplasie hémifaciale
Un tournant a eu lieu avec la découverte récente de la voie PIK3CA/AKT/mTOR et l’implication des mutations du gène PIK3CA dans la grande majorité des syndromes de prolifération. Plusieurs équipes de chercheurs français (service de Médecine translationnelle et thérapies ciblées et service de chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital Necker-enfants malades, laboratoire "Forme et Croissance du Crâne") se sont unies pour étudier cette voie chez les patients atteints d’HFMH. Leurs travaux ont porté sur 5 patients. Les scientifiques ont tout d’abord montré qu’ils présentaient tous une mutation gain-de-fonction du gène PIK3CA dans les muscles de leur face. Elle entraînait une hypertrophie des cellules musculaires striées, un dysfonctionnement des mitochondries et une hypoglycémie avec de faibles taux d’insuline circulante. Pour aller plus loin, les chercheurs ont créé un modèle murin porteur de la mutation de PIK3CA. Ils ont alors pu tester l’alpelisib, un inhibiteur approuvé de PIK3CA, et ont montré que ce traitement était capable de prévenir et de réduire l’hypertrophie musculaire, mais aussi de corriger les anomalies endocriniennes. Forts de ces résultats, les chercheurs ont obtenu l’autorisation de traiter les cinq patients avec de l’alpelisib. Et les résultats ont été très positifs puisqu’il y a eu une amélioration nette de l’hypertrophie musculaire chez tous les patients, associée à une symétrisation progressive du visage. "La réponse au traitement a été évaluée et confirmée à l’aide de méthodes d’imageries innovantes, notamment par photographie 3D et analyse des photographies 2D par intelligence artificielle. Ces approches morphologiques ont été confirmées par des méthodes cellulaires et moléculaires qui ont démontré que l’alpelisib avait une action positive et prolongée sur les effets de la mutation du gène PIK3CA", ont précisé l’APHP et l’Inserm.
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