Bien dormir, une approche simple de la lutte contre le surpoids

21/04/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Une courte durée de sommeil est considérée comme un facteur de risque d’obésité. En revanche, on ne sait pas si le fait d’augmenter la durée de sommeil pourrait réduire ce risque.

Afin de déterminer si une intervention sur l’allongement du temps de sommeil pourrait modifier la consommation d’énergie, la dépense en énergie et la prise de poids en conditions de vie réelle chez des adultes ayant un surpoids, une étude randomisée, mono-centrique a été conduite entre novembre 2014 et octobre 2020 chez des adultes âgés de 21 à 40 ans dont l’IMC allait de 25 à 29.9 kg/m2 et qui dormaient moins de 6.5 heures/nuit. Après une période de 2 semaines durant lesquelles les patients devaient dormir comme habituellement, les participants ont été randomisés pour soit recevoir des conseils d’hygiène de vie concernant le sommeil de manière à augmenter leur temps de sommeil à 8.5 heures (groupe allongement du temps de sommeil), soit continuer leurs habitudes de sommeil (groupe témoin). Bien évidemment les patients devaient poursuivre leur activité quotidienne habituelle à la maison, ne pas faire de régime ou d’activité physique. Les données de 80 patients randomisés, d’âge moyen 29.8 ± 5.1 ans dont 51.3 % d’hommes ont été analysées. La durée de sommeil a augmenté d’environ 1.2 h/nuit (IC 95 % = 1 à 1.4 h ; p < 0.01) dans le groupe « allongement du temps de sommeil » en comparaison du groupe témoin. Le groupe « allongement du temps de sommeil » avait une diminution significative de la consommation d’énergie en comparaison du groupe témoin (-270 kcal/jour ; -393 à -147 kcal/jour ; p < 0.001). Les modifications de la durée du sommeil étaient corrélées de manière inverse avec les variations de la consommation d’énergie (r = -0.41 ; -0.59 à -0.2 ; p < 0.001). Les participants du groupe « allongement du temps de sommeil » ont réduit de manière significative leur poids en comparaison de ceux du groupe témoin (-0.87 kg ; -1.39 à -0.35 ; p = 0.001). En conclusion, l’allongement du temps de sommeil réduit la consommation énergétique et permet d’obtenir une balance énergétique négative dans les conditions de vie réelle chez les adultes ayant un surpoids et qui ont habituellement un temps de sommeil court. L’amélioration et le maintien d’une durée de sommeil plus saine sur des périodes plus longues devraient faire partie des programmes de prévention de l’obésité et des programmes de perte de poids.

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
73 débatteurs en ligne73 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17