Au cours du jeûne, des mécanismes cérébraux complexes évaluent l’état interne de même que la valeur calorique et hédonique des aliments pour finalement diriger la manière dont on va se nourrir. Dans le cerveau, plusieurs systèmes de signalisation moléculaire agissent ensemble dans ce processus, dont le système opioïde constitué de plusieurs peptides opioïdes et de leurs récepteurs. Ces récepteurs sont les cibles des opiacés comme la morphine et l’héroïne qui sont des antalgiques puissants et qui ont également des propriétés addictives connues. C’est le système opioïde cérébral qui contribue à la valeur hédonique des systèmes de récompense naturels comme l’alimentation, le sexe et les interactions sociales mais on ne connaît pas précisément les signaux opioïdes peptidiques et les récepteurs impliqués et où ils interagissent. Dans un article publié dans Nature, une équipe américaine montre que des souris privées de nourriture pendant 24 heures mangent, lorsqu’on leur redonne accès à la nourriture, en moyenne environ 3 fois plus de sucre que ne le font les souris qui avaient eu un libre accès à la nourriture. Cette équipe a trouvé que chez les souris qui ont faim, les peptides opioïdes que sont les enképhalines sont produits dans une région du cerveau importante pour les processus de récompense, le noyau accumbens, où ils se lient à des récepteurs opioïdes µ qu’ils activent. Ces récepteurs sont présents au niveau des projections de neurones provenant du noyau du raphé dorsal, connu comme le centre principal du contrôle de l’humeur. L’interaction du récepteur et de l’enképhaline dans le noyau accumbens bloque l’activité de ces neurones et interrompt la communication entre les deux structures cérébrales. Ceci explique pourquoi les souris mangent plus de sucre. Ce mécanisme explique au moins la moitié de la réponse potentialisée par la faim et est quasiment absent chez la souris nourrie. Les auteurs vont plus loin en montrant que c’est la libération locale d’enképhalines qui est à l’origine de cette réponse. La modulation sélective des neurones à enképhalines du noyau accumbens et l’interruption médiée par CRISPR-Cas9 confirment ces données. Ces résultats permettent donc d’isoler un circuit opioïde endogène fondamental pour le comportement en fonction de l’état dans lequel on se trouve et suggèrent des mécanismes alternatifs pour la modulation par les opioïdes de la récompense.
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