Coronavirus : précisions sur le syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants
Au moins un millier d'enfants dans le monde seraient touchés. Le 15 mai, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies avait rapporté 230 cas en Europe, dont deux décès en France et au Royaume-Uni. Les deux études, parues dans le New England Journal of Medicine, se fondent sur près de 300 enfants et jeunes de moins de 21 ans infectés par le Covid-19 (ou fortes suspicions), recensés aux Etats-Unis entre mars et mai, à la suite d'une alerte lancée au Royaume-Uni fin avril puis par les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) en mai. Comme on s'en doutait, le syndrome apparaît dans un second temps, plusieurs semaines après l'infection par le virus Sars-CoV-2: une étude nationale évoque 25 jours de durée médiane, tandis que l'autre, à New York, indique que la majorité des cas se sont présentés un mois après le pic de la pandémie dans la ville. La maladie est rare: 2 cas pour 100 000 personnes de moins de 21 ans. Comme déjà observé par les médecins des deux côtés de l'Atlantique, les enfants noirs, d’origine hispanique ou indienne sont relativement plus touchés que les enfants blancs.
Le symptôme le plus fréquent n'est pas respiratoire: plus de 80% des enfants souffraient de troubles gastro-intestinaux (douleurs abdominales, nausées ou vomissements, diarrhée), et beaucoup avaient des éruptions cutanées, surtout les moins de cinq ans. Tous avaient de la fièvre, très souvent depuis plus de quatre ou cinq jours. Et chez 80% d'entre eux, le système cardiovasculaire était concerné. De 8 à 9% des enfants ont développé un anévrisme des artères coronaires. La plupart des enfants étaient auparavant en bonne santé et n'avaient pas de facteur de risque ou de maladie pré-existante. 80% ont été admis en soins intensifs, 20% ont reçu une assistance respiratoire invasive, et 2% sont décédés. Au moment des premières alertes, les médecins avaient noté de nombreuses similitudes avec la maladie de Kawasaki, qui touche surtout les nourrissons et très jeunes enfants et crée une inflammation des vaisseaux sanguins pouvant provoquer des problèmes au cœur. Ces nouvelles données confirment que MIS-C et Kawasaki ont des points communs, mais que le nouveau syndrome atteint généralement des enfants plus âgés, et déclenche des inflammations plus intenses. Le mystère demeure sur la cause du syndrome, qu'on soupçonne liée à une réponse anormale du système immunitaire. L'éclaircir pourrait avoir des implications sur le développement d'un vaccin et les inflammations également observées dans de multiples organes chez les adultes atteints de Covid-19, suggère Michael Levin, de l'Imperial College à Londres, dans un éditorial publié par NEJM.
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