Dépistage de l’hépatite C chez les usagers de drogues : efficacité de l’implication de pairs
"L’objectif principal était d’évaluer l'efficacité d'un modèle communautaire de dépistage de masse du virus de l’hépatite C (VHC) combiné à l’initiation immédiate du traitement sur l'amélioration de la cascade de soins du VHC parmi les usagers de drogues actifs dans la ville de Montpellier. En effet, les UD représentent une population à risque vis-à-vis de ce virus et ne bénéficient pas toujours d’un accès aux soins fluide", explique la Dre Hélène Donnadieu-Rigole, responsable du département d'addictologie au CHU de Montpellier (équipe Inserm U1058) et investigatrice principale de ce projet.
Le projet était basé sur la technique de recrutement de type "Respondent-Driven Sampling" (RDS), qui permet d’atteindre les populations éloignées des structures de soins, et sur la "pair-aidance" qui a permis à des usagers pairs, employés par l’étude, de participer à toutes les étapes du projet. Cela a été possible grâce à l’implication de nombreuses associations de la ville de Montpellier.
Au cours des 11 semaines de l’étude, 554 usagers de drogues ont été inclus, alors que 75% d’entre eux n’étaient pas suivis dans une structure de soins addictologiques. La grande majorité étaient polyconsommateurs de drogues et vivaient en situation de grande précarité. Icone a permis de dépister une hépatite chronique virale C chez 8,8% d’entre eux. Et chez ces patients, 76% ont pu être mis sous traitement et 55% ont ensuite été guéris de cette maladie.
"Cette étude a permis de démontrer que la technique de recrutement de type RDS est très efficace et peut être utilisée en France. Une majorité d’usagers non suivis ont pu être traités et guéris grâce à la forte implication des pairs employés. Ainsi, l’emploi de pairs dans le recrutement et l’accompagnement aux soins des usagers est une mesure efficace. Cette étude pourrait être considérée comme 'une preuve de concept' afin d’être mise en œuvre à plus grande échelle en France", conclut la Dre Donnadieu-Rigole.
58 millions de personnes sont porteurs d’une hépatite C dans le monde, avec 1,5 million de nouvelles infections par an. En 2019, 290.000 personnes en sont décédées. Et "si des médicaments antiviraux sont disponibles et permettent de guérir plus de 95 % des personnes infectées par le virus, l’accès à ces derniers reste toutefois limité", souligne l’ANRS.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus