Le syndrome de résistance complète aux androgènes par mutation du récepteur des androgènes est marqué par un phénotype féminin depuis la naissance alors que le caryotype est masculin, XY. Ces « patientes », après qu’elles aient subi une gonadectomie, rapportent une diminution nette du bien-être psychologique et de la satisfaction sexuelle. Une étude nationale multicentrique, en double insu, randomisée et croisée a été mise en place dans 3 hôpitaux universitaires et 3 centres spécialisés en Allemagne. Les participantes étaient des femmes de 18 à 54 ans présentant une résistance complète aux androgènes et chez lesquelles les gonades avaient été retirées. Les participantes ont reçu, de manière randomisée, soit de l’estradiol 1.5 mg par jour pendant 6 mois, suivi par de la testostérone 50 mg par jour pendant 6 mois (séquence A), soit de la testostérone 50 mg par jour pendant 6 mois suivie par de l’estradiol 1.5 mg par jour pendant 6 mois (séquence B). Les participantes recevaient également de l’estradiol et de la testostérone placebo pour éviter toute identification de la substance active. 26 patientes ont été incluses dans l’étude entre 2011 et 2016. 14 patientes ont eu la séquence A et 12 la séquence B. Dix participantes sont sorties de l’étude, 2 ayant eu au moins 5 visites et pouvant être incluses dans l’analyse principale. La qualité de vie en relation avec l’état de santé n’était pas différente entre les groupes de traitement. Les scores du Brief Symptom Inventory (BSI) pour le bien-être psychologique n’étaient pas non plus statistiquement différents en ce qui concernait l’index de fonction sexuelle féminine (FSFI, Female Sexual Function Index), la testostérone était supérieure à l’estradiol seulement pour l’augmentation du désir sexuel (p = 0.018). Aucune virilisation n’a été observée et les gonadotrophines sont restées stables dans les deux groupes de traitement. Les concentrations d’estradiol et de testostérone se sont modifiées de façon substantielle en fonction des médicaments reçus au cours de l’étude et cela dans chacun des groupes de traitement. 28 effets secondaires ont été rapportés chez les patientes prenant de l’estradiol et 38 chez les patientes recevant de la testostérone. Un seul effet secondaire grave (mastopathie fibreuse) et 20 événements secondaires ont été rapportés au cours de la phase de run-in (phase durant laquelle les patientes ne recevaient que de la testostérone 1.5 mg par jour pendant 2 mois) et 12 effets secondaires ont été rapportés au cours du suivi. En conclusion, la testostérone est bien tolérée et présente autant de sécurité que les estrogènes pour substituer le déficit hormonal. La testostérone peut donc être une hormone de substitution alternative chez les patientes ayant une résistance complète aux androgènes, particulièrement chez les femmes qui ont une baisse de la fonction sexuelle.
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