Le diabète de type 2 est associé au développement de toute une série de complications microvasculaires et à un risque 2 à 4 fois supérieur de maladies cardiovasculaires, particulièrement lorsque le diabète est à un stade avancé. Toutefois, alors que le traitement hypoglycémiant intensif, comprenant en particulier l’insuline, est associé à une réduction du risque de complications microvasculaires, on n’observe pas de bénéfice identique en termes de complications macrovasculaires et certaines études ont même montré qu’un traitement hypoglycémiant intensif pouvait avoir des effets cardiovasculaires délétères. L’hypoglycémie pourrait en être la raison. En effet, l’inflammation chronique de bas grade est cruciale dans le développement de l’athérosclérose. Or, l’hypoglycémie iatrogène active le système immunitaire et est associée à une augmentation du risque d’athérosclérose. Une équipe néerlandaise a tenté de déterminer les effets aigus et à long terme de l’hypoglycémie induite par l’insuline sur les marqueurs inflammatoires chez les sujets ayant ou non un diabète de type 2. Quinze adultes ayant un diabète de type 2 et 16 témoins appariés (17 hommes et 14 femmes âgés de 59.6 ± 7.1 ans, d’IMC 28.5 ± 4.3 kg/m2) ont eu un clamp hyperinsulinémique euglycémique et un clamp hyperinsulinémique hypoglycémique. Des prélèvements sanguins ont été faits pendant les clamps en euglycémie et en hypoglycémie et 1, 3 et 7 jours plus tard afin de déterminer la composition des cellules immunitaires circulantes ainsi que leurs fonctions et celle des protéines inflammatoires. En réponse à l’hypoglycémie, le nombre absolu de lymphocytes et de monocytes circulants a augmenté significativement et est resté élevé pendant une semaine. La proportion de monocytes CD16+ a augmenté et la proportion de monocytes CD14+ a diminué et cela s’est prolongé pendant une semaine, même chez les sujets non diabétiques. Au cours de l’hypoglycémie, les monocytes stimulés ex vivo libèrent plus de TNFa et d’interleukine 1β, et moins d’interleukine 10, particulièrement chez les sujets non diabétiques. La CRP et 25 protéines inflammatoires circulantes augmentent et restent significativement élevées pendant une semaine après l’hypoglycémie. Alors que les niveaux en euglycémie sont différents, les réponses à l’hypoglycémie sont grossièrement similaires chez les sujets ayant ou non un diabète de type 2. Ces auteurs concluent donc que l’hypoglycémie induit une réponse pro-inflammatoire au niveau cellulaire et au niveau protéique, effet qui est maintenu pendant une semaine chez les sujets ayant un diabète de type 2 et chez les sujets témoins. Pr Philippe Chanson
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