Le premier article (1) a déterminé le risque de maladie cardiovasculaire (MCV), de complications microvasculaires et de mortalité chez les patients atteints de diabète de type 2 qui ont développé par la suite un SAOS en comparaison des patients atteints de diabète de type 2 et qui n’ont pas développé de SAOS. Il s’agissait d’une étude de cohorte appariée selon l'âge, le sexe, l'IMC et la durée du diabète, qui a utilisé les données d'une base de soins primaires du Royaume-Uni recueillies entre le 1er janvier 2005 et le 17 janvier 2018. Un total de 3 667 participants exposés (c’est à dire ayant développé un SAOS) et 10 450 participants témoins appariés ont été inclus. Les rapports de risque ajustés étaient les suivants: pour les MCV (critère composite), 1,54 (IC à 95%= 1,32 à 1,79), pour la cardiopathie ischémique, 1,55 (1,26 à 1,90), pour l’insuffisance cardiaque 1,67 (1,35 à 2,06), pour les accidents vasculaires cérébraux/AIT, 1,57 (1,27 à 1,94), pour l’artériopathie périphérique, 1,10 (0,91 à 1,32), pour la fibrillation auriculaire, 1,53 (1,28 à 1,83), pour la neuropathie périphérique 1,32 (1,14 à 1,51), pour le pied diabétique 1,42 (1,16, 1,74), pour la rétinopathie diabétique 0,99 (0,82 à 1,21), pour l’insuffisance rénale chronique (stade 3 à 5) 1,18 (1,02, 1,36), pour l’albuminurie 1,11 (1,01 à 1,22) et pour la mortalité toutes causes confondues 1,24 (1,10 à 1,40). Dans la cohorte des patients chez qui un diagnostic de SAOS avait été fait avant l’étude, les résultats étaient similaires, mais certaines associations n'ont pas été observées. En conclusion de cette première étude, les diabétiques de type 2 qui développent des AOS présentent donc un risque accru de diverses complications micro- et macro-vasculaires ainsi que de mortalité toutes causes par rapport aux patients dont le SAOS n’avait pas été diagnostiqué. Les patients atteints de diabète de type 2 qui développent un SAOS constituent donc une population à haut risque et des stratégies pour détecter le SAOS et prévenir les complications cardiovasculaires et microvasculaires doivent être mises en œuvre. La seconde étude a essayé de déterminer si le traitement par ventilation à pression positive nocturne (VPPN) du SAOS était capable d’améliorer les paramètres métaboliques à long terme chez des diabétiques (2). Il s’agissait d’une sous-étude de l'essai SAVE (Sleep Apnea cardioVascular Endpoints) qui a porté sur 888 participants. Les patients atteints de SAOS et de MCV stables ont été randomisés pour recevoir la PPC plus les soins habituels, ou les soins habituels seuls. Le suivi médian a été de 4,3 ans. Chez les diabétiques préexistants (n = 5 274), il n'y avait pas de différence significative entre le groupe traité par VPPN et le groupe de soins habituels en ce qui concerne la glycémie, l'HbA1c ou les médicaments antidiabétiques pendant le suivi. Il n'y avait pas non plus de différence significative entre les groupes de participants atteints de prédiabète (n= 5 452) ou de nouveaux diagnostics de diabète. En conclusion de cette seconde étude, chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires et de SAOS, il n’y a pas d’argument pour affirmer que la VPPN sur plusieurs années affecte le contrôle glycémique chez les sujets atteints de diabète ou de prédiabète ou à risque de diabète en comparaison de la prise en charge habituelle seule.
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