Entre 2002 et 2013, l’utilisation de l’échographie thyroïdienne comme imagerie initiale a augmenté (p < 0.001). Après ajustement pour la période de temps et les caractéristiques démographiques, l’utilisation de l’échographie thyroïdienne est associée à l’incidence du cancer thyroïdien (p < 0.001). Ces résultats persistent lorsque la cohorte est restreinte aux cancers papillaires de la thyroïde (p < 0.001), aux cancers papillaires thyroïdiens localisés (p = 0.004) et aux cancers papillaires thyroïdiens localisés de moins de 1 cm (p = 0.001). Si ces chiffres sont extrapolés à l’ensemble des Etats-Unis, de 2003 à 2013, au moins 6 594 patients âgés de plus de 65 ans ont eu un diagnostic de cancer thyroïdien du fait de l’augmentation de l’utilisation de l’échographie thyroïdienne. L’utilisation de l’échographie thyroïdienne comme imagerie initiale est particulièrement associée au sexe féminin et à la présence d’autres comorbidités. Il est donc clair que l’utilisation accrue de l’échographie thyroïdienne aux Etats-Unis (mais aussi dans le reste du monde…) a conduit à une augmentation du diagnostic de cancer thyroïdien à faible risque. Si l’on veut réduire les risques liés à ce surdiagnostic (en particulier le risque lié à la chirurgie ou le retentissement psychologique), il est indispensable de réduire l’utilisation inappropriée de l’échographie et d’adopter, en cas de découverte de nodules thyroïdiens, une stratification du risque du nodule avant d’intervenir.
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