Dans le rapport mondial de situation sur l’action de santé publique contre la démence, publié le 2 septembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme que seul un quart des pays du globe disposent d’une politique, d’une stratégie ou d’un plan national pour soutenir les personnes atteintes de démence et leurs familles. La moitié de ces pays se situant dans la région européenne de l’OMS.
Or les chiffres sont sans appel : 55 millions de personnes sont actuellement touchées par cette maladie. Cela représente 8,1 % de femmes et 5,4 % d’hommes âgés de plus de 65 ans. Et selon les estimations, ce nombre devrait atteindre les 78 millions en 2030 et 139 millions en 2050. Outre le poids sanitaire lié au handicap majeur – physique et psychologique - le coût de ces pathologies pour les Etats est aussi phénoménal. Estimé à 1 300 milliards de dollars américains en 2019, il devrait s’élever à 1 700 milliards de dollars d’ici à 2030, voire même 2 800 milliards si l’on tient compte de la hausse du coût des soins.
L’OMS appelle à agir. "La démence prive des millions de personnes de leurs souvenirs, de leur indépendance et de leur dignité, mais elle prive également le reste d’entre nous des personnes que nous connaissons et aimons, a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé. Le monde abandonne les personnes atteintes de démence, et nous en souffrons tous. Il y a quatre ans, les gouvernements sont convenus d’un ensemble d’objectifs clairs visant à améliorer les soins aux personnes atteintes de démence. Mais les objectifs à eux seuls ne suffisent pas. Nous avons besoin d’une action concertée si nous voulons que toutes les personnes atteintes de démence puissent vivre avec le soutien et la dignité qu’elles méritent."
Pour faire évoluer la situation, le rapport de l’OMS préconise d’aider les pays – et en particulier ceux à faibles revenus - pour améliorer les soins aux personnes atteintes de démence (soins primaires, spécialisés, au long court, médicaments…), mais aussi soutenir les aidants.
Il apparaît aussi fondamental de renforcer la recherche dans ce domaine. Malgré peu de bonnes nouvelles de ce côté, des investissements ont été menés récemment, principalement au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis, affirme l’OMS. "Pour avoir de meilleures chances de réussir, les efforts de recherche sur la démence doivent avoir une orientation claire et être mieux coordonnés, a déclaré la Dr Tarun Dua, cheffe de l’Unité de la santé du cerveau à l’OMS. C’est pourquoi l’OMS élabore un schéma directeur pour la recherche sur la démence, un mécanisme de coordination mondial qui structurera les travaux de recherche et encouragera de nouvelles initiatives."
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