Prolapsus génital de la femme : la HAS réactualise la stratégie de prise en charge
La Haute Autorité de Santé vient de publier des recommandations de bonnes pratiques dans ce domaine, qui surviennent dans le contexte d’une réévaluation des implants pelviens. Ces dispositifs sont utilisés pour le traitement d’environ 10 à 20% des prolapsus. Or, des effets secondaires, à type de douleurs et d’infection notamment, ont relevés chez les patientes opérées. L’utilisation de ces implants a été restreinte dans plusieurs pays. En France, ils font l’objet d’une surveillance particulière et doivent bénéficier d’un avis favorable de la HAS avant mise sur le marché. Or aujourd’hui aucun des implants par voie basse évalués n’a été validé, leur utilisation est suspendue, hormis dans le cadre d’études cliniques. Les implants par voie haute, quant à eux, sont en cours d’évaluation et feront prochainement l’objet d’un avis de la HAS. Importance de la décision médicale partagée Cette dernière a donc procédé à une réévaluation globale de la stratégie de prise en charge des prolapsus génitaux chez la femme. Après confirmation du diagnostic, le traitement n’est recommandé qu’en cas prolapsus génital symptomatique ou compliqué. Si ces mesures sont insuffisantes, une chirurgie devient nécessaire. La décision et le type d’intervention envisagé tiendront compte des symptômes, du type de prolapsus, du profil et des comorbidités de la patiente, ainsi que des traitements déjà reçus. En cas de prolapsus génitaux complexes, la HAS recommande « la mise en place d’une concertation menée par une équipe comprenant plusieurs professionnels de santé dont les compétences sont à adapter selon le type de prolapsus ». Pour chacune de ces prises en charge (chirurgicale et non chirurgicale), une fiche de synthèse spécifique a été réalisée. La HAS souligne par ailleurs le fait que la prise en charge doit être pluridisciplinaire et reposer sur une décision médicale partagée entre le professionnel et la personne concernée. L’information de la patiente doit être claire. Elle doit concerner la pathologie, ses facteurs de risque, son évolution, ainsi que les différentes options et techniques thérapeutiques avec leurs complications potentielles et la probabilité de récidive. La prise en charge peut être non chirurgicale, faisant appel au pessaire, et/ou à la rééducation du plancher pelvien, et aux conseils hygiéno-diététiques (perte de poids, alimentation équilibrée, activité physique, éducation thérapeutique, …). La publication d’une recommandation de bonne pratique sur la prise en charge des complications post-chirurgicales suite à un prolapsus génital est prévue pour 2022.
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