SEP : de plus en plus de femmes exposées aux traitements de fond de la maladie pendant leur grossesse
En effet, du fait de la survenue de cette maladie neurologique souvent chez des femmes jeunes, l’existence d’une grossesse chez ces patientes n’est pas un phénomène rare. Ainsi, selon cette étude menée par le groupement EPI-Phare (ANSM, Cnam), 20 567 grossesses sont survenues chez des femmes atteintes de SEP, entre avril 2010 et décembre 2021.
Or, du fait de l’arrivée récentes de nouvelles thérapeutiques, les chercheurs se sont posé la question de l’exposition de ces femmes à ces traitements. En effet, s’ils ont prouvé leur efficacité sur la maladie, ils n’ont pas démontré leur sécurité en cas d’utilisation chez la femme enceinte.
Ainsi, sur l’ensemble de la période de l’étude, 7 587 grossesses ont été exposées à ces DMTs. Mais avec une augmentation majeure au cours du temps car, en 2019-2021, on dénombrait 2 413 grossesses exposées, contre seulement 1 079 en 2010-2014, soit une augmentation de 124%. Les femmes étaient en particulier exposées à l’acétate de glatiramère, au natalizumab, au diméthyl fumarate et aux anti-CD20.
Parmi les femmes sous DMTs, la grande majorité ont décidé d’interrompre leur grossesse (78%), et 7,6% ont changé de DMTs, le plus souvent avant le premier trimestre de la grossesse.
Mais les auteurs notent qu’au cours des 11 années de l’étude, la proportion de femmes ayant arrêté son DMTs a diminué, passant de 84% en 2010-2012 à 72,4% en 2019-2021. En outre, les femmes plus âgées (plus de 35 ans), ainsi que celles qui étaient défavorisées sur le plan socio-économique, avaient moins tendance à arrêter leur traitement.
Les chercheurs concluent que "malgré l’adaptation de la prise en charge thérapeutique de la SEP à la grossesse, l’exposition pendant la grossesse à des traitements dont le profil de sécurité n’est pas encore clairement établi a fortement augmenté au cours de la dernière décennie".
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