Syndrome des ovaires polykystiques : un profil de risque cardiovasculaire peu défavorable

26/02/2020 Par Pr Philippe Chanson
Gynécologie-Obstétrique
Les données concernant l’association entre le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et les pathologies cardiovasculaires sont discordantes.

C’est ce qui a amené une équipe néerlandaise à évaluer le phénotype cardio-métabolique et la prévalence des maladies cardiovasculaires chez les femmes d’âge moyen ayant un SOPK en comparaison de femmes témoins prises au sein de la population générale et à estimer le risque cardiovasculaire à 10 ans et le score de santé cardiovasculaire. L’étude était une étude transversale qui a porté sur 200 femmes âgées de plus de 45 ans ayant un SOPK qui ont été comparées à 200 femmes témoins appariées pour l’âge. L’âge moyen était de 50.5±5.5 ans chez les femmes ayant un SOPK et de 51±5.2 ans chez les femmes témoins. On notait plus souvent une augmentation du tour de taille, de l’IMC et de la prévalence de l’hypertension chez les femmes ayant un SOPK (p<0.001). Cependant, chez les femmes ayant un SOPK, la prévalence du diabète de type 2 et du syndrome métabolique n’était pas significativement augmentée et les concentrations des lipides sanguins n’étaient pas différentes de celles des témoins. L’épaisseur intima-média au niveau de la carotide était inférieure chez les femmes ayant un SOPK (p < 0.001). Le score calculé de santé cardiovasculaire et le risque cardiovasculaire à 10 ans étaient similaires chez les femmes ayant un SOPK et chez les femmes témoins. En conclusion, les femmes d’âge moyen ayant un SOPK ont finalement un profil cardio-métabolique relativement peu défavorable en comparaison des femmes témoins appariées pour l’âge, même si elles présentent un IMC augmenté ainsi qu’un tour de taille augmenté. De plus, il n’y a pas d’argument pour penser que le risque cardiovasculaire à 10 ans est augmenté ou qu’il y a une athérosclérose plus sévère en comparaison des témoins de la population générale. Un suivi à long terme est bien sûr indispensable chez les femmes ayant un SOPK pour apporter une réponse définitive concernant le risque à long terme sur le plan cardiovasculaire.

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
14 débatteurs en ligne14 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17