Edith Heard récompensée : focus sur l’inactivation du chromosome X
La spécialiste mondialement reconnue de l’épigénétique, Edith Heard, a reçu mardi 1er octobre la médaille d’or 2024 du CNRS, pour ses travaux sur l’inactivation du chromosome X.
Edith Heard, spécialiste mondialement reconnue de l’épigénétique, a reçu, le mardi 1er octobre, la médaille d’or 2024 du CNRS, pour ses travaux sur l’inactivation du chromosome X. Cette médaille du CNRS, créée en 1954, vise à distinguer une personnalité ayant contribué "au dynamisme et au rayonnement de la recherche française", est-il précisé dans le communiqué. Edith Heard, est professeur au Collège de France, chaire d’épigénétique et mémoire cellulaire et directrice générale du Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL).
Antoine Petit, président-directeur général du CNRS, a salué les réalisations de la lauréate : "Figure européenne et internationale éminente en épigénétique, Edith Heard est une référence de la biologie moderne comme en témoignent les nombreuses découvertes qui ont jalonné sa carrière et son engagement pour une recherche d’excellence. En lui décernant la médaille d’or 2024, le CNRS rend hommage à une biologiste à la carrière scientifique internationale d’exception et aussi à une biologiste mobilisée dans la promotion de la science et la formation des futurs leaders du domaine."
Des recherches multiples
Les travaux d’Edith Heard sont majeurs pour mieux comprendre le fonctionnement des gènes : ils "permettent une meilleure compréhension des différences biologiques entre les sexes. Elles ouvrent ainsi des perspectives médicales pour traiter de nombreuses maladies", a déclaré les CNRS, dans son communiqué du 1er octobre.
L’inactivation du chromosome X correspond au fait que, chez les femmes, seul un chromosome X est exprimé dans chaque cellule, tantôt celui provenant du père et tantôt celui de la mère ; l’autre est inactif.
Edith Heard a alors montré que ce processus fait appel à des modifications biochimiques des histones, ainsi qu’à l’organisation tridimensionnelle des chromosomes. Ses travaux ont également montré qu’une réactivation des gènes liés à l’X peut être observée dans les cancers ou au cours du vieillissement. Elle a, en outre, montré que tout ceci est régulée à l’échelle épigénétique, au cours du développement de l’embryon, ainsi qu’à l’âge adulte. Ce processus est tellement important que s’il "échoue, l’embryon ne survit pas", précise le CNRS.
Edith Heard a, par ailleurs, mis en évidence que diverses maladies (neurologiques, auto-immunes, ou encore à certains cancers) peuvent être impliquées dans ce processus de régulation épigénétique. Avec, à la clé, de nouvelles perspectives médicales donc.
Edith Heard a déjà reçu de nombreuses récompenses : médaille d'argent du CNRS en 2008, Légion d’honneur en 2017, Grand prix de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale en 2017, prix L’Oréal-UNESCO Women in Science International en 2020. Elle a également été élue Fellow of the Royal Society en 2013, l’une des distinctions scientifiques les plus prestigieuses au monde.
Références :
Communiqués de presse de l’Académie des sciences, et du CNRS (1 er octobre)
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