Eczéma de contact allergique : de nouveaux coupables
Jusqu’à présent cantonnés aux milieux professionnels, de nouveaux allergènes atteignent désormais la population tout entière.
À la différence d’une dermatite atopique, un patient peut se sensibiliser sans qu’il ait un terrain favorisant particulier et devenir allergique à une substance allergisante s’il l’applique régulièrement. « Le problème est qu’il le reste sa vie durant… », prévient la Pre Angèle Soria, dermato-allergologue à l’hôpital Tenon (Paris).
En plus des métaux (en particulier le nickel des boutons pression, fermetures éclair, etc.) et des parfums, les conservateurs des produits cosmétiques sont à l’origine de nombreux cas d’eczémas de contact allergiques. Les parabens, accusés d’être perturbateurs endocriniens, y ont, en effet, été remplacés par de nouveaux conservateurs, en particulier la méthylisothiazolinone (MIT), dont l’utilisation est interdite dans les cosmétiques non rincés et limitée dans les produits rincés en Europe depuis 2017. Une vague européenne d’eczémas de contact ayant été constatée avec ce produit.
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Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
Autre famille allergisante, les (méth)acrylates et leurs dérivés, présents notamment dans les vernis à ongles semi-permanents et les kits de faux ongles. « La sensibilisation avec ces produits (à l’origine de la presque totalité des nouveaux cas de sensibilisation) précède des poussées d’eczéma de contact qui surviennent lors de soins dentaires par exemple, les acrylates étant présents aussi dans les produits de dentisterie, mais également dans les capteurs de glycémie, les colles chirurgicales d’objets connectés comme les écouteurs ou les écrans des téléphones portables », décrit la Pre Soria. La sensibilisation aux résines époxy récréatives (pour la fabrication maison de bijoux par exemple) s’est également « démocratisée ».
L’interrogatoire, assorti d’une batterie de patch tests, permet d’identifier l’allergène. Son éviction totale est, en effet, le seul traitement pour prévenir de nouvelles poussées. La batterie standard des tests explore une trentaine d’allergènes responsables des eczémas de contact les plus fréquents, dont les conservateurs de cosmétiques. Il existe aussi des batteries de tests spécialisées (cosmétiques, produits dentaires, de coiffure, etc.).
Références :
Journées dermatologiques de Paris de la Société française de dermatologie (Paris, 3 au 7 décembre 2024). D’après la communication de la Pre Angèle Soria (hôpital Tenon, Paris) lors de la conférence de presse inaugurale du congrès (13 novembre).
