A Chartres, des praticiens endeuillés défilent derrière le cercueil de la médecine générale

06/02/2023 Par Louise Claereboudt
Insolite
A l’appel de l'Union des médecins d'Eure-et-Loir (Umel), près d’une centaine de généralistes ont déambulé vendredi 3 février dans les rues de Chartres derrière un cercueil, symbole de la mort de leur exercice.

  Pour les médecins généralistes d’Eure-et-Loir, l’un des départements les plus sous-dotés de France, "la coupe est pleine". Il y a un mois, ces derniers s’étaient déjà rassemblés en nombre devant la préfecture, située à Chartres, pour alerter les pouvoirs publics sur leur sort. Agenouillés avec leur plaque entre les mains, les médecins avaient simulé leur pendaison à l’aide de leur stéthoscope. Une image choc qui n’a pourtant pas eu l’effet escompté. Ce vendredi 3 février, à l’appel de l'Union des médecins d'Eure-et-Loir (Umel), plus de 80 praticiens se sont ainsi donné le mot pour une nouvelle action, on ne peut plus funèbre. Vêtus de noir, l’air sombre, ils ont déambulé derrière un cercueil symbolisant la mort de la médecine générale dans les rues de la capitale départementale jusqu’à la préfecture, devant laquelle ils ont observé une minute de silence. Plus de 40 généralistes ont ensuite glissé une lettre de déconventionnement dans une boîte posée sur le cercueil. "Si rien ne bouge d'ici à un mois, nous enverrons ces courriers à la Sécurité sociale. Cela veut dire que nous passerons en secteur 3. Nous pourrons fixer librement le prix de nos consultations, mais nos patients ne seront plus remboursés", a expliqué la Dre Hélène Dumont, porte-parole de l’Umel, à L’Echo républicain. Une menace qui découle des récentes propositions jugées discriminantes pour la médecine générale. D’abord, les médecins euréliens ont dénoncé la proposition de hausse du tarif de la consultation (+1,5 euro) de la Caisse nationale de l’Assurance maladie formulée aux syndicats représentatifs de la profession. "Nous ne sommes pas des enfants gâtés, ni des commerçants. Comment pouvons-nous continuer à tenir quand les élus nous abandonnent ?", a lancé à nos confrères la Dre Dumont. La proposition de loi Rist visant à instaurer un accès direct aux infirmières en pratique avancée (IPA), masseurs-kinésithérapeutes et orthophonistes a, elle aussi, fait sortir les médecins euréliens de leurs gonds. "Rist m’a tuer", peut-on lire sur une pancarte. Voté en première lecture à l’Assemblée nationale, le texte doit être débattu au Sénat la semaine prochaine. Mais pour les généralistes du département, ç’en est trop. Ceux-ci préviennent : ils sont médecins traitants, mais "plus pour longtemps". [avec L’Echo républicain]

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

A Rilgt

A Rilgt

Non

Contre, mais il faut bien avouer que la caisse crée au fond des armes et leviers de pression en faveur des médecins en cas de déco... Lire plus

0 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17