Face à la crise hospitalière, Mélenchon veut réquisitionner le secteur privé
"C'est eux [le secteur public, NDLR] qui font tout et les autres dans le secteur privé font ce qu'ils peuvent. Ils le font plutôt bien mais dans des conditions où ils ne s'occupent que de ce qui les intéresse. L'hôpital public lui s'occupe de tout le monde", a déclaré Jean-Luc Mélenchon ce mercredi lors d’un déplacement à Strasbourg où il a rencontré une dizaine de soignants du Nouvel hôpital civil. C’est dans cet hôpital, le NHC, qu’avait été initié en décembre dernier un vaste mouvement de professionnels de santé qui avaient observé une minute de silence en blouses blanches afin de dénoncer le naufrage de l’hôpital public. Ce mouvement, effectué en marge d’une visite de l’ancien Premier ministre Jean Castex, avait été repris dans plusieurs villes françaises.
Rencontre avec le personnel du Nouvel hôpital civil de #Strasbourg. Souffrance au travail, fermetures de lit, travail à flux tendu, déshumanisation du métier : il est temps de mettre fin à cette folie ! pic.twitter.com/hMEdALw3w3
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 25, 2022
Le leader de la France insoumise, qui ambitionne de devenir le prochain Premier ministre à l’issue des législatives, a ainsi fait part de sa volonté de réquisitionner le secteur privé de la santé pour faire face à "un été qui peut être meurtrier" pour les hôpitaux. Une solution qui n’est pas "motivée par des a priori idéologiques, mais par une situation d'urgence", assure-t-il. Ainsi, lorsque "la situation d'urgence sera retombée, la réquisition [le sera] aussi", a-t-il ajouté. Par ailleurs, l’ancien candidat à la présidentielle – qui s’est rendu à Strasbourg pour soutenir les candidats de la coalition de gauche (Nouvelle union populaire écologique et sociale) et rencontrer la maire écologiste – a affirmé qu’il nommerait un professionnel au ministère de la Santé s’il accédait à Matignon "car la crise est à un tel point qu'on a besoin de gens qui vont partir d'une pratique". Il s’est en effet élevé contre "logiques de marché contraires aux logiques de soins". Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas privé de lancer un tacle à Olivier Véran, ancien ministre de la Santé et neurologue de formation, qu’il a qualifié de "un mandarin arrogant". [avec AFP]
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