Maintien du port du masque au cabinet ? Les médecins doivent choisir

15/03/2022 Par Louise Claereboudt
Depuis lundi 14 mars, le port du masque n’est plus obligatoire en intérieur, à l’exception des transports en commun et des établissements sanitaires et médico-sociaux. En ville, les médecins, eux, demeurent dans le flou. Le maintien du port du masque est laissé à leur appréciation. Les libéraux craignent des oppositions avec certains patients réfractaires.

  Hier, de nombreux Français ont laissé tomber le masque en intérieur. Sur le plateau de TF1, le 3 mars dernier, le Premier ministre avait en effet déclaré que, compte tenu de l’amélioration de la situation sanitaire, un allégement des mesures mises en place pour freiner l’épidémie de Covid-19 allait pouvoir s’enclencher. Ainsi, il avait annoncé qu’à partir du 14 mars, le port du masque ne serait plus obligatoire dans les lieux clos, à l’exception des transports en commun, des hôpitaux et les Ehpad. Dans les cabinets libéraux, peut-on lire dans un décret publié au Journal officiel le dimanche 13 mars qui précise les conditions de ces assouplissements, "cette obligation peut être imposée par les responsables des structures ou locaux professionnels" aux patients âgés d’au moins six ans. Cela s’applique donc à tous les médecins, sages-femmes et chirurgiens-dentistes. Le choix de maintenir le port du masque dans leur cabinet est également laissé aux psychologues ostéopathes, chiropracteurs ou encore aux psychothérapeutes. Dans un communiqué diffusé ce lundi, l’UFML-Syndicat dénonce cette décision du Gouvernement, "alors que la circulation virale réaccélère depuis plusieurs jours" : "Les médecins libéraux reçoivent chaque jour des patients fragiles et à risques de complications graves au contact du coronavirus. Face à un virus à transmission aérosolisée, le maintien du port du masque au sein des salles d’attente et des lieux de soin est indispensable." Le médecin est "responsable de la protection des patients au sein de sa structure de soin", "il doit tout mettre en œuvre pour assurer celle-ci", maintient l’organisation du Dr Jérôme Marty. Un avis partagé par le Conseil national de l'Ordre des médecins qui, dans un courrier adressé aux présidents des conseils départementaux le 14 mars, soutient que "indépendamment des règles fixées par les textes, la déontologie médicale recommande, en période épidémique, le maintien du port du masque dès lors qu’il contribue à protéger les patients".   Risques d’opposition avec les patients L'UFML craint également des oppositions entre les médecins et certains patients réfractaires au port du masque, "alors que les fausses croyances et les mouvements anti-masques comme antivax ont été favorisés tant, par la durée de la crise, que par une communication officielle erratique", écrit-il. "Ne pas avoir intégré les cabinets médicaux dans les lieux de maintien d’obligation du port du masque, sonne comme un abandon qui nous renvoie à une évidence cruelle : ce ministère et ce gouvernement, ne connaissent pas la médecine libérale !", déplore l’UFML, qui appelle les praticiens qui rencontreraient des difficultés liées au port du masque à se manifester. Sur les réseaux sociaux, d’autres praticiens se sont déjà mobilisés en faveur du maintien du port du masque via le hashtag #Jegardemonmasque.

  Des craintes aussi dans les officines Dans les officines - comme les laboratoires de biologie médicale -, la question se pose également puisque les pharmaciens sont eux aussi libres d’imposer ou non le port du masque aux patients âgés de 6 ans et plus, et à leurs salariés. Dans un communiqué, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine recommande toutefois à ces professionnels de "conserver le masque pendant leur journée de travail afin de protéger la population à risque mais également de se protéger d’éventuelles contaminations". En effet, ces derniers réalisent toujours des tests antigéniques "qui peuvent multiplier le risque de contamination des équipes puis des patients". L’USPO a ainsi mis à disposition, sur son site, une affiche pour les professionnels qui souhaiteraient maintenir le port de cette protection. L’obligation vaccinale reste toutefois en vigueur pour tous les professionnels de santé. De même, si le pass vaccinal est suspendu, le pass sanitaire, lui, est maintenu pour accéder aux établissements de santé et médico-sociaux.

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