Contre la disparition du 15, le Samu manifeste devant l’Assemblée nationale

06/10/2021 Par Louise Claereboudt
Urgences
Dénonçant la proposition de loi Matras, qui vise notamment à instaurer un numéro unique d’appels d’urgence (le 112) en remplacement des numéros existants, des dizaines de soignants du Samu se sont rassemblés ce mercredi 6 octobre, devant l’Assemblée nationale. La proposition doit être débattue jeudi en commission mixte paritaire.

  #TouchePasAMonSamu. Sur les réseaux sociaux et devant l’Assemblée nationale, ce mercredi, la mobilisation est totale. Alors que la proposition de loi Matras, du nom d’un sénateur de La République en marche (LREM), portant sur la sécurité civile, doit être débattue jeudi 7 octobre en commission mixte paritaire, des dizaines de soignants du Samu contestent son adoption définitive. En mai dernier, les députés avaient en effet voté en faveur de la mesure et en septembre, c’est le Sénat qui a donné son feu vert.   Suppression de la régulation médicale Le texte, modifié par le Sénat, entend mieux valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers. Il prévoit notamment des bonifications tarifaires avantageuses pour susciter des vocations et un accès facilité au logement social. A également été introduite la mention de mort pour le Service de la République, souhaitée par Emmanuel Macron. Mais ce qui pose problème au Samu, c’est la mise en place du numéro unique d’urgence, le 112, rassemblant police, pompiers et santé. La durée de l’expérimentation a été raccourcie par les sénateurs – de 3 à 2 ans, en vue d’une généralisation plus rapide.

Samu Urgences France s’inquiète notamment d’une possible dégradation de l’accès aux soins, notant que les pays européens ayant adopté le 112 ont encore plus recours au transport à l’hôpital. Il proteste par ailleurs contre la suppression du principe de régulation médicale en premier lieu – inquiétude partagée par la Fédération hospitalière de France qui craint de "potentielles pertes de chance" et un "risque d’une réponse réflexe d’envoi d’ambulances". La FHF alerte par ailleurs sur le caractère contradictoire de cette proposition par rapport au Service d’accès aux soins (SAS), qui doit permettre une régulation médicale associant les professionnels de santé de ville et de l’hôpital, dont la généralisation devrait intervenir début 2022. A l’appel du président de Samu-Urgences de France, le Pr François Braun, qui craint "une mise en péril" du Samu, des dizaines de véhicules du Samu ont stationné devant le palais Bourbon, allumant leur gyrophare. Les "blancs" ont fait savoir qu’il avait déposé un préavis de grève pour le 12 octobre. Ils réclament un retour à la version de l’Assemblée.  

  [avec AFP]

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