"Il ne faut pas tout mélanger" : les médecins libéraux plaident une fois de plus pour le 116-117 comme numéro unique
“Un numéro unique crée une succession d'intervenants et complexifie la réponse aux demandes de soins de ville”, ont souligné plusieurs présidents de syndicats de médecins libéraux, dont les Drs Battistoni, président de MG France, et Luc Duquesnel, président des Généralistes CSMF, dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, ce 13 juin. Alors qu’a été votée l’expérimentation du 112 comme numéro d'appel commun à tous les services de secours (police, pompiers et santé), les médecins libéraux ont fait part de leurs craintes et de nouveau plaidé pour un numéro dédié aux soins ambulatoires, le 116-117, “permettant d'atteindre directement l'opérateur de soins non programmés”. Une demande qu’ils formulent depuis plusieurs années afin d’éviter tout embouteillage des lignes en cas d'urgence vitale. “Nous estimons que confondre urgences médicales et demandes de soins non programmés est une erreur lourde de conséquences”, écrivent-ils, alors qu’hospitaliers et Samu ont préconisé la mise en place d’un numéro commun entre les urgentistes et la ville.
Les Drs Jacques Battistoni, Philippe Cuq, Luc Duquesnel, Patrick Gasser, Corinne Le Sauder, Jean-Paul Ortiz et Philippe Vermesch ont posé leurs conditions concernant le service d'accès aux soins (SAS), en cours de déploiement dans 22 départements tests, et qui vise à assurer une régulation commune entre le Samu et la médecine de ville. Ils appellent à améliorer “l’attractivité du médecin libéral”, ce qui passe par une hausse des moyens et des investissements, “des outils informatiques pour réguler les appels à distance, des agendas Internet partageables avec le secrétariat du service, et la rémunération des créneaux mis à disposition de la population” par exemple. “On ne met pas en place une avancée significative dans l'accès aux soins sans moyens. Surtout si on en attend un progrès substantiel pour la population.” Autre point important : les présidents des syndicats alertent dans leur texte sur l’importance de “ne pas mélanger les appels de détresse vitale et les appels tout venant”. “Si un premier décroché commun peut se concevoir, il faut orienter au plus vite les appels vers le SAMU ou vers la médecine de ville.” Ils demandent à “ne pas mélanger non plus organisation des gardes la nuit et le week-end et réponse aux demandes de soins non programmés en journée. Il s'agit d'organisations spécifiques bien différentes.” Nerf de la guerre, l’autonomie des différents secteurs doit être respectée, martèlent les médecins libéraux. “Si les professionnels de ville n'entendent pas se mêler de l'organisation du Samu, ce dernier ne doit pas gérer la réponse aux demandes de soins qui relèvent de la médecine de ville.” Il faudra permettre de bien identifier ces différents modes d’accès aux soins et d’assurer leur publicité, réclament-ils. “Alors que chaque service de secours, police, pompiers, Samu, possède son numéro unique national, les soins de proximité ont un même besoin d'identification par un numéro national, le 116-117.” [avec le Journal du Dimanche]
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