Un médecin sanctionné pour avoir discriminé une patiente séropositive
"Je croyais les discriminations terminées, cette fois a été celle de trop. Qui plus est par un docteur.” Atteinte du VIH depuis 2000, Martine Fyferling, 67 ans, se rend au cabinet d’un praticien de La Croix-Valmer, en mai 2018, car elle recherche “un médecin traitant spécialisé dans l’homéopathie”. D’emblée la Cavalairoise prévient le praticien qu’elle est “cancéreuse depuis 1992 et atteinte du VIH depuis 2000” pour éviter d’éventuelles discriminations en cours de traitement. “Ça m’est déjà arrivé de le dire alors que j’étais sur la table du dentiste... celui-ci m’a alors prié de sortir de son cabinet séance tenante”, raconte-t-elle à Var Matin. Mais alors qu’elle pensait qu’un médecin ne ferait pas preuve de discrimination, la patiente tombe de haut lorsque cette dernière lui refuse un deuxième rendez-vous, lui disant: “Vous comprenez, ceci est mon habitation personnelle, je ne peux donc vous recevoir.”
Bouleversée, la patiente n’en reste pas là. “J’ai appelé Sida info service qui m’a conseillée de saisir le Défenseur des droits. Au début, ça me faisait peur. Aller en justice me faisait peur. Je ne suis pas habituée... mais l’association Aides m’a soutenue. J’ai compris que je ne pouvais plus passer ces comportements sous silence.” “Ne plus passer ces actes sous silence” Dans un courrier adressé à l'Ordre plusieurs mois plus tard, la praticienne mise en cause a argué “qu’il lui restait quelque appréhension autour du VIH datant des premières années de recherche où elle avait lu dans une revue médicale que certaines personnes avaient été contaminées sans aucun facteur de risque”, raconte la plaignante. Devant la chambre disciplinaire régionale, en décembre dernier, l’avocate de la médecin “a souligné que ma séropositivité m’avait rendue émotionnelle et que j’avais surréagi aux événements. J’ai dû serrer les poings pour me tenir tranquille”, explique la patiente, scandalisée. Le 10 janvier dernier, la chambre disciplinaire de première instance de l’Ordre des médecins a infligé un avertissement à la praticienne. “Cette décision est gravée dans le marbre et j’espère qu’elle incitera tous ceux qui victimes de discrimination à ne plus passer ces actes sous silence”, a-t-elle confié. [avec Var-matin]
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