Brouillage des relations entre le 15 et le 18, "faible communication entre les acteurs de l'urgence qui fonctionnent avec des schémas éculés" … Dans un long mail envoyé dans les boites des 8 500 sapeurs-pompiers parisiens, rapporté par Le Parisien, le général Jean-Claude Gallet, leur chef, laisse éclater sa colère et sa tristesse après la mort d'un caporal de 27 ans, appelé sur une intervention. Poignardé, ainsi qu'un collègue, par un schizophrène le 4 septembre, à Villeneuve-Saint-Georges, il est décédé le soir même.
Alors qu'un équipage s'était rendu sur place pour une intervention simple : évacuer vers le camion un schizophrène qui faisait du tapage dans la rue, ce dernier a prétexté avoir oublié sa carte Vitale pour retourner à son domicile, suivi des deux pompiers, prendre un grand couteau de cuisine et, poignarder "avec fulgurence" les deux soldats du feu. Le caporal Geoffroy Henry, 27 ans, décèdera dans la soirée, son camarade est gravement blessé. "Des points doivent être éclairés", écrit le général. "Les premiers éléments d'analyse en interne pointent une demande de nos moyens qui n'est pas fondamentalement justifiée et une sous-évaluation du caractère dangereux de la victime". L'appel a été initialement reçu par le Samu, qui a répercuté. Le général évoque un point de friction récurrent avec le Samu en région parisienne : la gestion des appels téléphonique rapporte Le Parisien, qui a consulté la missive du haut gradé. Les appels vers le 18, le 17 et le 112 (numéro européen), sont centralisés dans un centre de réception, porte de Champerret, dans le 16ème arrondissement de Paris. Ceux du 15 sont traités à part, selon une logique départementale. De longue date, et contre l'avis des urgentistes médecin, les pompiers plaident pour la mise en place d'une plate-forme unique. Les pompiers en ont aussi assez d'être appelés pour de la bobologie ou du maintien de l'ordre, en cas de personnes alcoolisées par exemple. Victimes eux aussi de violence, ils ne retrouvent plus le sens premier de leur mission la lutte contre les incendies. Selon le Parisien, du fait de cette désillusion professionnelle, 30 % des jeunes recrues abandonnent dès la première année. [Avec leparisien.fr]
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