Dans le cadre du plan pauvreté qui sera présenté par Emmanuel Macron le jeudi 13 septembre, le gouvernement envisagerait d'étendre la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) pour généraliser l'accès à une assurance santé, mais le président de la Mutualité française, Thierry Beaudet, redoute "une forme de nationalisation" du secteur.
Un projet de fusion de la CMU-C et d'un autre dispositif, l'ACS (aide au paiement d'une complémentaire santé), a été présenté en juillet par la Direction de la Sécurité sociale lors d'une réunion avec les fédérations des sociétés d'assurance, des mutuelles et des institutions de prévoyance, a confirmé le président de la Mutualité française, confirmant des informations de presse. Cette réforme, qui viserait à réduire des taux de non-recours élevés (30% pour la CMU-C, plus de 50% pour l'ACS), pourrait faire partie du "plan pauvreté" qu'Emmanuel Macron doit annoncer jeudi. "Tout ce qui tend vers la simplification va dans le bon sens", a déclaré lundi Thierry Beaudet, affirmant que la Mutualité française était demandeuse d'une refonte des deux dispositifs pour tenir compte du "100% Santé", le remboursement intégral de certaines lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses promis par le chef de l'Etat. "Il me paraîtrait surprenant que l'on assiste à une forme de nationalisation. Je n'avais pas compris que le 100% Santé, c'était le 100% Sécu", a-t-il ajouté. Ce scénario "inquiète particulièrement les mutuelles, qui font les efforts de solidarité" dans le cadre de l'ACS et qui "pourraient se retrouver fragilisées par une réforme mal calibrée", a-t-il mis en garde, réclamant "une égalité de traitement" avec la Sécu. Du côté des assureurs, "on voudra continuer à être présents" sur ce marché, mais "tout dépendra des conditions d'application" une fois la fusion actée, indique une responsable de la Fédération française de l'Assurance. "On peut prendre acte de ce choix, puis discuter des paramètres", comme "l'indemnisation des frais de gestion", explique-t-elle. [Avec l'AFP]
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