Un chirurgien britannique réputé a été condamné à 15 ans de prison par le tribunal de Nottingham, pour avoir mutilé des femmes qui n'avaient pas de cancer.
Le 31 mai, une dizaine de ses anciennes patientes sont venues écouter le verdict de la justice. Elles ont toutes subi une ablation des seins alors qu'elles n'avaient pas de cancer. "Enfin, après des années, il est hors d'état de nuire", a déclaré Diane Green, l'une de ces victimes, très émue au moment de s'adresser aux journalistes. "Aucune peine de prison ne pourra réparer ces souffrances", affirme une autre femme, soutenue par ses amies. Lors du procès, le juge a estimé que Paterson était mû par "un sentiment de pouvoir et les profits matériels" découlant de ces opérations. "Vous avez joué avec les peurs, en inventant ou en exagérant délibérément le risque qu'un cancer se développe", a-t-il relevé. Les victimes de ce chirurgien qualifié de "monstre" réclamaient ce jeudi une enquête pour savoir pourquoi et comment il a été autorisé à pratiquer, au lendemain de sa condamnation à 15 ans de prison. Cinq cents ex-patientes de Ian Paterson réclament des dommages et intérêts à une mutuelle privée après la condamnation du médecin pour "blessures volontaires" sur 10 femmes. Pour Charlie Massey, chef de l'ordre des médecins, "il est parfaitement légitime de poser des questions sur le pourquoi et le comment et surtout, comment empêcher que cela se reproduise". "S'il a pu continuer à sévir si longtemps, c'est parce qu'au sein du système de santé, des responsables mais aussi ses collègues avaient des soupçons mais ne nous en ont pas fait part", a-t-il dit après la condamnation mercredi. Paterson avait été empêché d'exercer pendant quelque temps après une opération ratée en 1996 dans un hôpital de Birmingham (centre). En 2003, il avait éveillé des soupçons mais avait continué à pratiquer et n'a été suspendu définitivement qu'en 2012. Le NHS a jusqu'ici versé 9,5 millions de livres (10,9 millions euros) de dommages et intérêts, suite aux plaintes de près de 800 patients de Paterson, selon l'agence britannique Press Association. [Avec francetvinfo.fr et AFP]
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