Une étude clinique française, dont les résultats viennent d'être publiés dans la revue Annals of Oncology, montre le rôle du microbiote intestinal dans la réponse aux immunothérapies du cancer.
Composé de 100 000 milliards de bactéries, le microbiote intestinal joue un rôle primordial dans le développement du système immunitaire. C'est pourquoi des équipes de l'AP-HP, l'Inra, l'Inserm et l'Institut Gustave-Roussy cherchent à connaître l'influence du microbiote sur l'efficacité d'un traitement. Le Pr Franck Carbonnel, chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital Bicêtre (AP-HP), le Dr Patricia Lepage de l’Inra, le Pr Caroline Robert et le Pr Nathalie Chaput de Gustave Roussy ont étudié le microbiote intestinal de 26 patients atteints de mélanome avec des métastases et traités par l’anticorps monoclonal ipilimumab. Ce traitement, qui mobilise le système immunitaire du patient pour combattre la maladie, n'est efficace que chez une partie des malades, au prix d’effets indésirables sérieux, tels que des entérocolites. Les équipes ont montré que la composition du microbiote intestinal permet de reconnaître à l’avance les malades pour lesquels le traitement sera bénéfique ou non et ceux qui vont développer une entérocolite. Ainsi, les patients qui présentent une flore riche en bactéries Faecalibacterium et autres Firmicutes (profil A) ont une meilleure réponse au traitement que les patients dont le microbiote est riche en bactéries du type Bacteroides (profil B). Par ailleurs, les patients présentant le profil A sont davantage sujets aux entérocolites que les patients du profil B. Ces résultats ouvrent la voie à une meilleure identification des malades pouvant bénéficier de ce traitement. [Avec Inserm.fr]
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