Saisie par la Direction générale de la santé en vue d’actualiser l’ensemble des obligations et recommandations vaccinales des professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social, la Haute Autorité de santé publiait le 30 mars dernier le premier volet de ses travaux consacré aux vaccins qui faisaient alors l’objet d’une obligation vaccinale. Elle préconisait notamment la fin de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les professionnels de santé et étudiants – une décision suivie par le Gouvernement – mais aussi contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Ce lundi 31 juillet, l’instance a publié le second volet de ses travaux, relatif aux vaccins contre la coqueluche, la grippe, l’hépatite A, la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle. Des vaccins recommandés mais non imposés à ce jour aux soignants. Le seul changement notable de cet avis concerne la vaccination contre la rougeole, "maladie infectieuse figurant parmi les plus contagieuses". "Sur la base des données actuellement disponibles", la HAS recommande au ministère de mettre en œuvre pour les professionnels une obligation d’immunisation contre la rougeole.
Elle souligne en effet que "les professionnels de santé sont impliqués dans 75 à 83% des cas de rougeole en établissement de santé en France", s’appuyant sur des études de Santé publique France. "Cette contagiosité, combinée à l’existence d’un vaccin proposant une protection efficace (supérieure à 95% après un schéma vaccinal complet) et durable (à vie, pour les personnes non immunodéprimées), conduisent la HAS à préconiser une obligation d’immunisation contre la rougeole". Concrètement, "les étudiants et professionnels non vaccinés ou ne pouvant pas attester d’une contamination, devront ainsi faire l’objet d’une vaccination". "En cas de doute, la HAS ouvre la possibilité qu’un test sérologique puisse être effectué en amont pour établir le statut immunitaire", peut-on lire dans l’avis. En revanche, ce vaccin étant contre-indiqué pour les femmes enceintes, "toute femme en âge de procréer doit effectuer, en cas de doute, un test de grossesse avant une vaccination". La HAS poursuit : "en l’absence de disponibilité d’un vaccin rougeole non combiné et conformément au schéma vaccinal actuellement en vigueur, la HAS préconise que cette vaccination soit administrée avec deux doses de vaccin trivalent ROR (rougeole, oreillons, rubéole)". Les personnes nées avant 1980 ne devront recevoir qu’une seule dose. Le vaccin contre la grippe, recommandé mais… Concernant la vaccination contre la coqueluche, l’hépatite A et la varicelle, la Haute Autorité de santé préconise de maintenir les recommandations en vigueur. De même pour la grippe, et ce malgré la "faible couverture vaccinale des professionnels, de l’ordre de 22 à 25,9% en 2021-2022, bien loin de l’objectif fixé à 70%". La HAS souligne en effet "l’efficacité inconstante selon les années de la vaccination antigrippale" ; et "l’insuffisance des données disponibles à ce jour sur le fardeau de la grippe nosocomiale chez les personnes prises en charge et sur l’impact de la vaccination des soignants sur ce fardeau". Elle juge ainsi nécessaire de mettre en œuvre "des études de grande ampleur", notamment dans les établissements prenant en charge les personnes à risque de grippe sévère ou compliquée afin de "combler cette insuffisance de données". Dans l’attente de ces données, elle préconise le maintien des recommandations en vigueur, sans obligation donc. La Haute Autorité de santé rappelle néanmoins que ses recommandations peuvent à tout moment être modifiées "selon l’évolution des données et du contexte sanitaire".
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