Quelles normes de laboratoire utiliser chez les sujets transgenres sous traitement hormonal ?

19/06/2023 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
L’interprétation des paramètres de laboratoire en cas d’intervalles de normalité spécifiques du sexe est compliquée chez les sujets transgenres sous traitement hormonal. Les données dans la littérature donnent des résultats très différents quant aux effets du traitement hormonal sur les paramètres biologiques.

L’équipe d’Amsterdam a une très grande expérience dans la prise en charge des patients transgenres et a donc étudié leur cohorte qui porte sur 2200 sujets pour définir quelle catégorie de référence (masculin ou féminin) est la plus appropriée à être utilisée dans la population transgenre lors des traitements hormonaux. 1178 femmes transgenres (masculin à féminin) et 1023 hommes transgenres (féminin à masculin) ont été inclus dans cette étude. L’hémoglobine, l’hématocrite, l’ALAT, l’ASAT, les phosphatases alcalines, les gamma GT, la créatinine et la prolactine ont été étudiés à 3 moments différents : avant le traitement, au cours du traitement hormonal et après la gonadectomie. Chez les femmes transgenres, l’hémoglobine et l’hématocrite ont diminué après l’initiation du traitement hormonal. Les concentrations des enzymes hépatiques et des phosphatases alcalines ont diminué alors que celles des gamma-GT ne sont pas modifiées de manière significative. La créatininémie a diminué alors que la prolactine a augmenté chez les femmes transgenres au cours des traitements hormonaux amenant à proposer une valeur supérieure de la normale presque 2 fois supérieure au moment du traitement hormonal. Chez les hommes transgenres, l’hémoglobine et l’hématocrite ont augmenté après le début du traitement hormonal. Les enzymes hépatiques et la créatininémie ont augmenté de manière significative alors que la prolactine a diminué. Globalement, après une année de traitement hormonal, les intervalles de référence pour les transgenres correspondent à ceux de leur nouveau genre (genre de destination). Il ne semble donc pas indispensable de proposer de nouveaux intervalles de normalité, spécifique des transgenres afin d’interpréter de manière correcte les résultats des laboratoires. D’un point de vue pratique, il faut utiliser les intervalles de référence du sexe vers lequel se dirigent les individus et cela à partir d’un an après avoir démarré le traitement hormonal.

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

11 débatteurs en ligne11 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6