Pour répondre à cette question, une équipe britannique a utilisé les données concernant les prescriptions médicamenteuses pour évaluer la prise en charge des maladies cardiovasculaires à partir de données individuelles collectées de manière routinière désidentifiées, intéressant 1 320 millions de prescriptions de médicaments à visée cardiovasculaire en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles entre avril 2018 et juillet 2021. Dans leur publication de Nature Medicine, ils décrivent les comptes mensuels des médicaments dispensés ainsi que les pourcentages de variations en comparaison de l’année précédente pour diverses indications liées aux maladies cardiovasculaires, avec un focus plus particulier sur l’hypertension, l’hypercholestérolémie et le diabète. Ils ont observé une diminution de la dispensation des médicaments antihypertenseurs entre mars 2020 et juillet 2021 avec 491 306 personnes en moins démarrant un traitement par rapport à ce qui était attendu. Selon les prédictions habituelles, ce déclin des prescriptions des antihypertenseurs pourrait entraîner 13 662 événements cardiovasculaires supplémentaires dont 2 281 cas d’infarctus du myocarde et 3 474 cas d’accidents vasculaires cérébraux si les sujets restaient non traités pour le reste de leur vie. L’utilisation des hypolipémiants a diminué chez 16 744 patients par mois au cours de la 1ère moitié de 2021 en comparaison de 2019. En revanche, l’utilisation des antidiabétiques pour traiter le diabète de type 2, en dehors de l’insuline, a augmenté d’environ 623 patients/mois pendant la même période de la 1ère moitié de 2021 en comparaison de 2019. Compte tenu de ces résultats, il faut développer des méthodes pour identifier et traiter les sujets qui n’ont pas pris de traitement préventif d’événement cardiovasculaire durant la pandémie et qui sont restés non diagnostiqués afin d’éviter un nombre important d’événements cardiovasculaires dans le futur, ce qui serait un impact indirect de la pandémie de Covid-19.
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