Ainsi, les nouvelles données, publiées par Santé publique France dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 29 novembre, mettent en évidence que 29% des infections à VIH découvertes en 2021 l’ont été à un stade avancé. Un taux cependant en baisse.
Le nombre de découvertes de séropositivité s'est stabilisé en 2021, à 5 013 personnes. Il avait baissé de 22% entre 2019 et 2020, avec la chute des dépistages mais aussi "possiblement" avec une moindre exposition au virus liée aux mesures de distanciation sociale et de fermeture de frontières.
Les catégories les plus touchées restent les hétérosexuels (hommes ou femmes) et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), représentant respectivement 51% et 44% des découvertes de séropositivité.
Face à de multiples "freins au dépistage", Santé publique France rediffuse une campagne de communication avec le slogan "Vivre avec le VIH, c'est d'abord vivre", pour mieux faire connaître l'effet préventif des antirétroviraux et lutter contre les discriminations.
Des freins au traitement préventif
Concernant la prévention, la prophylaxie préexposition (PrEP), reste aussi insuffisamment utilisée. "Le compte n'y est pas", a lancé Gilles Pialoux, vice-président de la Société française de lutte contre le sida, lors d'un autre point presse de l'ANRS/Maladies infectieuses émergentes, évoquant environ 40 000 utilisateurs en France. La PrEP "n'a pas assez diffusé" au-delà des homosexuels, malgré la possibilité désormais de la prescrire en médecine de ville, selon ce chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon (AP-HP). Il a notamment pointé une proportion insuffisante de femmes ou de migrants dans les bénéficiaires de "ce traitement qui marche extrêmement bien" et "ne s'oppose pas au préservatif".
Pas de vaccin en vue
Enfin, le vaccin ne semble toujours pas à portée de mains, en raison, principalement de la complexité du virus, a rappelé Michaela Müller-Trutwin (Institut Pasteur).
De multiples études cherchent à identifier de nouvelles molécules pour réguler le VIH dormant dans les cellules et à renforcer la réponse immunitaire des personnes vivant avec le VIH, selon cette spécialiste. "On espère toujours trouver un traitement curatif, on n'y est pas encore", a déploré Emmanuel Bodoignet, membre, pour Aides, d'un groupe d'associations de lutte contre le sida.
En attendant, a-t-il noté, "les séropositifs souffrent toujours d'énormément de discriminations" et restent vulnérables à différentes pathologies, comme avec le Covid ou, plus récemment, la variole du singe. Mais la recherche sur le sida continue et pourrait aussi, à terme, bénéficier de celles sur le Covid-19, et réciproquement, ont insisté les experts.
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