Les sociétés européennes et américaines du diabète (EASD/ADA) viennent de publier, à l’occasion du congrès de l’EASD, un nouveau rapport de consensus sur le management de l'hyperglycémie dans le diabète de type 2. Ce document paru conjointement dans Diabetes Care et Diabetologia (1-2) met à jour le précédent rapport de consensus (2018) et la mise à jour (2019). Il complète une version préliminaire du rapport présentée lors de la conférence de l'ADA en juin 2022. Comme le souligne, Jennifer Brigitte Green, professeure de médecine à l'Université Duke à Durham (Caroline du Nord), « beaucoup de ces recommandations ne sont pas nouvelles. Ce sont des révisions modestes de recommandations en vigueur depuis des années, mais nous savons que les taux réels de mise en œuvre de l'utilisation de ces médicaments chez les patients présentant des comorbidités établies sont très faibles. » Les nouvelles recommandations reposent sur des preuves solides qui devraient favoriser leur diffusion et leur utilisation. Le contrôle du poids joue un rôle prépondérant « L'élément gestion du poids est beaucoup plus explicite maintenant », a déclaré John B. Buse, directeur du Centre du diabète de l'Université de Caroline du Nord, Chapel Hill. Selon le nouveau rapport, une perte de poids de 5 à 10 % confère une amélioration métabolique, peut modifier la maladie et conduire à une rémission du diabète, définie comme une glycémie normale pendant 3 mois ou plus en l'absence de traitement pharmacologique. L'accent est ainsi mis sur l'importance de la perte de poids dans la gestion de l'hyperglycémie. « Les données récentes de l'essai de style de vie intensif DiRect, mené au Royaume-Uni, la littérature sur la chirurgie bariatrique, et l'émergence de médicaments puissants pour la perte de poids, montrent qu’il est maintenant possible d’obtenir une perte de poids de 10 à 15 % » souligne-t-il. De plus, la perte de poids a des avantages qui vont au-delà de la gestion de la glycémie. Elle améliore également les facteurs de risque des maladies cardiométaboliques et la qualité de vie. Individualisation du traitement La metformine est toujours recommandée comme traitement de première intention pour les patients atteints de diabète de type 2 sans autres comorbidités. Cependant, les nouvelles recommandations de traitement se concentrent sur les inhibiteurs du SGLT2 et les agonistes des récepteurs du GLP-1, indépendamment de l'utilisation de la metformine. La personnalisation des approches thérapeutiques en fonction des caractéristiques individuelles est désormais un point central. Le Pr Green donne ainsi l’exemple des thérapies de protection des organes pour les patients à haut risque cardio-rénal, notamment ceux qui présentent ou sont à haut risque de maladie cardiovasculaire d'insuffisance cardiaque et de maladie rénale chronique. Les recommandations de traitement se concentrent sur les inhibiteurs du SGLT2 et les agonistes des récepteurs du GLP-1, indépendamment de l'utilisation de la metformine. Éducation et soutien à l'autogestion Le texte souligne, par ailleurs, les bénéfices de l'éducation thérapeutique et du soutien à l'autogestion de la maladie. La Professeure Chantal Mathieu, vice-présidente de l’EASD et endocrinologue à Leuven (Belgique), insiste sur l’importance de lutter contre l'inertie thérapeutique et encourage à plus de proactivité des patients. La prise de décision partagée avec les personnes diabétiques doit être renforcée. Cet aspect est aussi important que les traitements médicamenteux, ajoute la Pre Sylvia Rosas (Boston). L'importance des comportements Les nouvelles recommandations soulignent également l'importance d’un mode de vie et de comportements sains. Cela concerne, en particulier les habitudes alimentaires, l'activité physique et le sommeil (sommeil régulier de 6 à 9 heures par nuit). Les conseils en matière d'activité physique sont détaillés et comprennent non seulement les recommandations habituelles de pratiquer 150 minutes d'activité physique modérée à vigoureuse par semaine, combinées à deux séances d'exercices de résistance, mais aussi d'interrompre les périodes de sédentarité à intervalles de 30 minutes par des exercices légers ou des exercices de résistance, et de faire 500 pas supplémentaires par jour. 1) Davis MJ et Al. Diabetes Care, sept 2022
2) Davis MJ et Al. Diabetologia, sept 2022
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