Afin de suivre l’évolution des différents comportements de santé durant la pandémie de Covid-19 en France, l’étude CoviPrev a été mise en place dès le début de la crise. Différentes vagues d’enquêtes ont été réalisées. En particulier, les évolutions des comportements alimentaires ont été analysées à partir de deux échantillons de population indépendants de 2 000 personnes âgées de 18 ans. Les participants ont été interrogés sur internet à la 5ème et la 8ème semaine de confinement. Les résultats de ces enquêtes, publiés dans le Bulletin épidémiologique du 4 mai 2021, ont ainsi montré que, dès la 5ème semaine, plus d’un français sur 3 (37%) affirmait avoir modifié son alimentation. Il n’y avait pas de différence, concernant ce taux, entre les deux sexes. 25 à 40% des répondants considéraient que le confinement avait eu un impact sur leur façon de se nourrir. Au total, 27% des personnes interrogées ont affirmé avoir pris du poids, et 11% en avoir perdu. Parfois les conséquences étaient plutôt positives. Ainsi, 37% des personnes interrogées ont déclaré cuisiner des plats faits maison plus fréquemment que d’habitude. Mais souvent, les changements ont été plutôt défavorables pour la santé, avec un impact qui s’accentuait dans le temps. Ainsi, 27% des répondants déclaraient grignoter davantage à la 8ème semaine de confinement contre 22% à la 5ème ; et 36% avoir pris du poids contre 27%, à ces mêmes échéances. Chez les femmes, l’impact du confinement semble plus marqué. Ainsi elles ont davantage "cuisiné maison", et ont fait plus attention à leur poids. Cependant, les femmes ont aussi déclaré plus fréquemment que les hommes, davantage grignoter, consommer des produits gras, sucrés, salés, et avoir plus ou moins d’appétit.
Un marqueur sociétal La condition financière avait aussi un impact sur les comportements alimentaires. Ainsi une situation financière perçue comme difficile était associée à une prise de poids, au fait de manger en plus grande quantité que d’habitude, de grignoter davantage, d’avoir réduit sa consommation de fruits et légumes, et d’augmenter celle de produits gras sucrés et salés. Les problèmes financiers entrainaient aussi une diminution de l’activité sportive, ainsi qu’une augmentation du risque de dépression et de troubles du sommeil. Les auteurs de cette étude concluent donc que "des confinements répétés risqueraient d’aggraver les pathologies liées à l’alimentation. Dans de tels contextes, il est nécessaire de poursuivre l’évaluation des comportements alimentaires et du poids corporel et de soutenir toutes mesures de santé publique encourageant des habitudes alimentaires saines".
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