Au cours des 20 dernières années, la chirurgie bariatrique est devenue un mode de traitement du diabète de type 2 chez les patients obèses. Plusieurs études randomisées, contrôlées, comparant chirurgie bariatrique et traitement médical conventionnel spécifique du diabète de type 2 ont montré à court et à moyen terme une amélioration indiscutable de l’hyperglycémie avec, dans certains cas, une rémission prolongée du diabète ainsi qu’une réduction des risques cardiométaboliques et de l’HTA. Qu’en est-il à plus long terme ? Dans cet article du Lancet, ce sont les résultats à 10 ans d’une étude randomisée monocentrique, contrôlée, ouverte, menée à Rome, et analysant les effets de la chirurgie bariatrique en comparaison d’un traitement médical qui sont publiés. Des diabétiques de type 2 (>5 ans d’ancienneté du diabète au début de l’étude), dont l’hémoglobine glyquée était > 7 % et l’indice de masse corporelle > 35 kg/m2 ont été assignés de manière randomisée soit au traitement médical, soit à un bypass Roux-en-Y, soit à une diversion bilio-pancréatique. Le critère d’évaluation principal était la rémission du diabète à 2 ans (HbA1c < 6.5 % et glycémie < 5.5 mmol/l sans traitement pendant au moins 1 an). Entre le 30 avril 2009 et le 31 octobre 2011, sur 72 patients évalués pour l’éligibilité, 60 ont pu être inclus. Le taux de suivi à 10 ans était de 95 % (57 des 60). De tous les patients qui ont été traités chirurgicalement, 15, soit 37.5 %, ont maintenu une rémission du diabète tout le long des 10 années de suivi. De manière plus spécifique, les taux de rémission à 10 ans dans la population en intention de traiter étaient de 5.5 % sous traitement médicamenteux (IC 95 % = 1-25.7, un participant étant passé en rémission après avoir été secondairement opéré), de 50 % pour la diversion bilio-pancréatique (29.9-70.1) et de 25 % pour le bypass Roux-en-Y (11.2-46.9 ; p = 0.0082). Vingt des 34 participants qui étaient en rémission à deux ans avaient une rechute de l’hyperglycémie au cours de la période de suivi (diversion bilio-pancréatique = 52.6 % et bypass Roux-en-Y = 66.7 %). Tous les patients qui ont rechuté maintenaient toutefois un contrôle glycémique adéquat à 10 ans avec une HbA1c à 6.7 ± 0.2 %. Les participants des groupes « bypass Roux-en-Y » et « diversion bilio-pancréatique » avaient moins de complications liées au diabète que ceux du groupe traité médicalement (risque relatif = 0.07 ; 0.01-0.48). Les événements secondaires graves sont survenus plus fréquemment chez les participants du groupe « diversion bilio-pancréatique » (odds ratio = 2.7 vs traitement médical ; 1.35-5.6) alors que l’odds ratio pour le bypass Roux-en-Y vs le traitement médicamenteux était de 0.7 (0.3-1.9). En conclusion la chirurgie métabolique est plus efficace que le traitement médical conventionnel dans le contrôle à long terme de patients diabétiques de type 2 obèses.
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