Quelle imagerie en cas de cervicalgie ? Les recommandations de la HAS
Les cervicalgies sont un symptôme fréquent puisqu’environ 2/3 de la population française sera confronté à un épisode de ce type une fois dans sa vie, et environ une personne sur cinq a présenté un épisode de cervicalgie de plus de 30 jours dans l’année écoulée. Ces douleurs cervicales peuvent survenir à la suite d’un traumatisme (souvent suite à un "coup du lapin"), mais ce n’est pas le cas dans la majorité des situations. Elles sont généralement "communes", sans signe de gravité et ont une évolution spontanément favorable en quelques semaines. De façon plus rare, une cervicalgie peut être due à une maladie inflammatoire rhumatismale, infectieuse, vasculaire ou tumorale. Pour optimiser la prise en charge des cervicalgies, quelles soient traumatiques ou non, et éviter de recourir à des examens d’imagerie inutiles et potentiellement irradiant, la Haute Autorité de santé (HAS), en partenariat avec le Conseil national professionnel de radiologie et imagerie médicale (G4), vient de publier des recommandations qui précisent les types d’examens d’imagerie auxquels recourir en cas de cervicalgie avec ou sans traumatisme. Ainsi, en l’absence de traumatisme, certains "drapeaux rouges" doivent faire pratiquer une imagerie cervicale d’emblée. Il s’agit : des douleurs avec une aggravation progressive, permanente et insomniante, des atteintes neurologiques, des pathologies néoplasiques, des pathologies inflammatoires rhumatismales, des infections disco-vertébrales, des complications de chirurgie du rachis ou une pathologie vasculaire (dissection artérielle cervicale). En revanche, en dehors de ces indications, "l’imagerie cervicale n’est pas indiquée en cas d’épisode de cervicalgie évoluant depuis moins de 4 à 6 semaines", précise la HAS. Un traitement symptomatique est généralement suffisant. Une imagerie ne sera prescrite que si la douleur persiste plus de 4 à 6 semaines. Il s’agira de radiographies standard pour une cervicalgie commune sans radiculalgie, ou d’une IRM, plus appropriée dans les autres cas. Deuxième cas, s’il y a eu un traumatisme, le recours à l’imagerie, ne doit pas non plus être systématique. En effet, seuls 2% des traumatismes cervicaux sont associés à des lésions importantes du rachis comme une fracture, une luxation ou une instabilité mécanique. L’imagerie cervicale ne doit être indiquée que chez les patients instables ou présentant des troubles de conscience ou des signes neurologiques, si elle est préconisée par les règles de prédiction Nexus ou C-Spine qui permettent d'exclure un traumatisme significatif, chez les sujets de 65 ans ou plus, en cas de rachis ankylosé (spondylarthrite ankylosante, hyperostose, etc.), et si une dissection artérielle cervicale est suspectée. Le scanner est alors l’examen approprié, complété par une IRM si on suspecte une lésion de la moelle épinière, des disques intervertébraux ou des ligaments vertébraux. L’angioIRM est, elle, indiquée d’emblée en cas de suspicion de dissection artérielle cervicale.
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