Covid : la HAS prône l’utilisation des tests antigéniques pour le dépistage en populations ciblées

09/10/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de rendre un avis sur le positionnement des tests antigéniques dans la stratégie diagnostique et de dépistage du Sars-CoV-2.

Si ces tests apparaissent, en effet, moins performants sur le plan de la sensibilité (environ 80%) que les tests RT-PCR de référence, leur très bonne spécificité (proche du test RT-PCR), leur rapidité et facilité d’utilisation (résultats en 10 à 30 mn, peu de moyens techniques), associés à l’évolution épidémiologique galopante, ont fait que l’Autorité de santé a décidé de modifier leur utilisation, en particulier en les recommandant  pour le dépistage de cluster dans des populations cibles spécialement exposées au virus.   Personnes asymptomatiques : uniquement dans certaines populations Ainsi, pour le dépistage de masse, chez des patients asymptomatiques, la HAS recommande l’utilisation des tests antigéniques « à large échelle ciblant des populations au sein desquelles le risque d'infection est plus important qu’en population générale ». L’objectif est de « débusquer les clusters », le plus rapidement possible. Cela concerne des zones de circulation virale comme les universités, les abattoirs, ou encore le personnel des hébergements collectifs … L’utilisation des tests antigéniques « permet de tester plus vite et de casser les chaines de transmissions » confirme Dominique Le Guludec, présidente du Collège de la HAS. C’était, jusqu’à présent, « une situation de besoin non couverts ». En revanche, pour les personnes-contacts sans symptôme identifié, isolée ou au sein d’un cluster, les données apparaissent encore insuffisantes pour recommander les tests antigéniques. Dans ce cas, le test RT-PCR reste recommandé. En outre, la HAS ne recommande pas le dépistage non ciblé en population générale.   Personnes symptomatiques : dans les 4 jours Concernant les patients symptomatiques, si le test RT-PCR demeure la référence, le test antigénique peut être réalisé mais uniquement dans les 4 premiers jours après l’apparition des symptômes (contre 7 jours dans le précédent avis du 24 septembre). En effet, « c’est la période durant laquelle ils sont les plus performants » affirme le Dr Cédric Carbonneil, chef du service d'évaluation des actes professionnels de la HAS. A partir du 5ème jour, seule la détection par amplification génique est indiquée. En outre, compte tenu de l’excellente spécificité de ces tests, il n’est plus nécessaire, dans ce cas, de le confirmer par un test RT-PCR les tests antigéniques positifs. « Leur spécificité étant excellente proche du RT-PCR. On peut leur faire confiance. Donc pas besoin de confirmation en cas de positivité », détaille Céderic Carbonneil. Et en cas de négativité, « les patients manqués ne représenteront qu’une faible proportion, et seront des patients ayant une charge virale basse, et donc peu contaminant ». En revanche, pour les patients à risque de développer une forme grave de la maladie (patients de plus de 65 ans ou présentant au moins un facteur de risque) la HAS préconise de confirmer par RT-PCR les résultats négatifs obtenus par test antigénique. Il s’agit de ne pas passer à coté d’une infection chez ces patients potentiellement à risque. « Compte tenu du risque, il est impératif d’avoir un résultat complètement fiable, mais il ne faut pas limiter les tests. Donc, dans ce cas, on recommande le test antigénique qui, s’il est positif, est fiable. Et s’il est négatif, il est nécessaire de réaliser en complément une RT-PCR », précise le Dr Carbonneil. Ainsi, la HAS recommande que ces personnes à risque consultent un médecin dès l’apparition des symptômes afin de mettre en place une prise en charge optimale et une surveillance renforcée.   TDR et Trod La HAS recommande que les tests unitaires antigéniques puissent être utilisés sous forme de Test Diagnostic Rapide (TDR) ou sous forme de Test Rapide d’Orientation Diagnostique (Trod) dans l’ensemble des indications validées. Elle devrait, par ailleurs, se prononcer prochainement sur les tests multiplex, c’est-à-dire ceux qui visent l’identification de différents virus dans un même temps (Sars-CoV-2, grippe, autres virus saisonniers).

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
2 débatteurs en ligne2 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2