Insuffisance cardiaque avec insuffisance mitrale : des résultats discordants pour le MitraClip

04/02/2019 Par Corinne Tutin
Cardio-vasculaire HTA

Congrès de la Société française de cardiologie - Si l’étude française a été négative à un an, l’étude américaine montre une nette réduction des hospitalisations à 2 ans avec ce dispositif de fermeture valvulaire.

Une des actualités de l’année 2018 en matière d’insuffisance cardiaque (IC), à fraction d’éjection abaissée avec insuffisance mitrale secondaire, est représentée par les résultats discordants des études, Mitra-Fr et Coapt, sur l’efficacité du dispositif de fermeture valvulaire MitraClip, a expliqué le Pr Thibaud Damy (CHU Henri Mondor, Créteil, 94). Si l’étude française Mitra-Fr, menée grâce à un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) chez 304 patients, a échoué à démontrer la supériorité en termes d’événements de ce dispositif par rapport au traitement médical après 1 an de suivi, au contraire l’étude nord-américaine Coapt conduite par le laboratoire Abbott chez 614 malades a conclu à son efficacité sur 2 ans (taux de 35,8 % d’hospitalisation par patient année contre 67,9 % pour le traitement médical, hazard ratio de 0,53, p < 0,001 ; 1,2). "Ces variations restent difficiles à expliquer", a reconnu le Pr Jean-François Obadia (Hospices civils de Lyon), premier auteur de l’étude Mitra-Fr, même si la longueur des 2 études, certaines caractéristiques des malades, les critères de jugement différaient (mortalité de toutes causes ou hospitalisations pour IC dans Mitra.fr, hospitalisations pour IC dans Coapt).  En tout cas, les 2 essais ont démontré que ce clip peut être posé chez 94 à 96 % des patients avec peu de complications. Le Pr Damy a mis en avant "la nécessité de bien évaluer la fragilité de ces patients avant d’envisager la pose de ce dispositif qui n’empêche pas certains décès de survenir". Surtout, « il est essentiel d’administrer un traitement médical optimisé chez ces malades », a-t-il martelé. Celui-ci pourrait nécessiter l’utilisation d’une association de sacubitril et de valsartan, "que ne prenaient que 12 % des patients de Coapt après 2 ans". En effet, l’étude en double aveugle Prime, entreprise durant 12 mois chez 118 patients, suggère que cette combinaison diminue significativement la sévérité de l’insuffisance mitrale par rapport au valsartan (orifice de régurgitation de : - 0,058 versus – 0,018 cm2 ; p = 0,032 ; 3).  

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