Chez les jeunes adultes diabétiques de type 1, le traitement par pompe est un progrès en comparaison des multi-injections

19/10/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Le traitement par pompe à insuline améliore le contrôle métabolique chez les sujets jeunes ayant un diabète de type 1 mais son association avec les complications du diabète à court terme n’est pas claire.

Afin de déterminer si les taux d’hypoglycémie sévère et d’acidocétose étaient inférieurs sous pompe à insuline en comparaison des multi-injections chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes ayant un diabète de type 1, une étude de cohorte de population conduite entre janvier 2011 et décembre 2015 dans 446 centres cliniques participant à la Diabetes Prospective Follow-up Initiative en Allemagne, Autriche et Luxembourg a été mise en place. Les patients diabétiques de type 1 qui avaient moins de 20 ans et une ancienneté de diabète de plus d’un an ont été identifiés et le taux d’hypoglycémie sévère et d’acidocétose diabétique au cours de l’année précédente a été comparé entre les patients traités par pompe à insuline et les patients traités par injections quotidiennes multiples (≥ 4 injections). Sur les 30 579 patients d’âge moyen 14.1 ± 4 ans, dont 53 % étaient des garçons, 14 119 utilisaient le traitement par pompe (durée médiane de 3.7 années) et 16 460 utilisaient les injections multiples (durée médiane de 3.6 ans). Les patients qui utilisaient la pompe à insuline (n = 9 814) ont été appariés avec 9 814 patients utilisant des injections multiples. Le traitement par pompe, en comparaison des traitements par injections, était associé à des taux inférieurs d’hypoglycémie sévère (9.55 versus 13.99 pour 100 patients/année ; différence = - 4.42 ; IC 95 % = -6.15 à -2.69 ; p < 0.001) et à des taux moindres d’acidocétose diabétique (3.64 versus 4.26 pour 100 patients/année ; différence = -0.63 ; -1.24 à -0.02 ; p = 0.04). Les taux d’hémoglobine glyquée étaient inférieurs sous pompe en comparaison des multi-injections (8.04 % versus 8.22 % ; différence = -0.18 ; -0.22 à -0.13 ; p < 0.001). Les doses d’insuline quotidiennes totales étaient inférieures sous pompe en comparaison des injections multiples (0.84 U/kg versus 0.98 U/kg ; différence = -0.14 ; -0.15 à -0.13 ; p < 0.001). Il n’y avait pas de différence significative en termes d’indice de masse corporelle entre les deux types traitements. Chez les jeunes diabétiques de type 1, le traitement par pompe à insuline en comparaison avec les injections multiples est donc associé à une réduction des risques d’hypoglycémie sévère et d’acidocétose diabétique et à un meilleur contrôle glycémique lors de la dernière année de traitement. Il semble donc bien que, chez les sujets jeunes, le traitement par pompe soit un progrès en comparaison des multi-injections chez les sujets jeunes.

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