Elles sont deux à avoir déposé leurs valises dans l'une des ailes de l'Ehpad de Créhen (Côtes-d'Armor). Ces futures généralistes, en première et en troisième années d'internat, ont intégré deux des quatre chambres "à petit prix" réservées aux étudiants en médecine. Pour 50 euros par mois, les deux jeunes femmes sont logées dans cet "internat rural" – qui a ouvert ses portes en novembre dernier - pendant de leur stage.
Financé par l'ARS Bretagne et le conseil départemental des Côtes-d'Armor, ce projet expérimental – d'une durée de 18 mois – a été lancé dans le cadre du Conseil national de la refondation, précise nos confrères de Ouest-France. L'objectif est simple : "Attirer de nouveaux médecins, dans un contexte démographique rural compliqué et décharger les internes des contraintes matérielles", affirme le directeur départemental de l'ARS, François Négrier.
Plus largement, ces logements sont un levier pour inciter les jeunes à effectuer une partie de leur internat dans un secteur rural, voire à s'y installer à la fin de leurs études. Interrogé par Ouest-France, le directeur du département de médecine générale de la faculté de Rennes, Anthony Chapron, rappelle que "50% des internes à l'université ne viennent pas de Bretagne." "Oser aller dans les territoires ruraux peut [donc] relever de l'audace."
Les deux premières étudiantes accueillies logeaient jusqu'alors à Rennes, à plus d'une heure en voiture. Désormais, leurs trajets sont raccourcis et le prix de leur loyer plus léger. "Certains de mes amis doivent faire une heure de route pour aller en stage, ça pèse niveau essence et fatigue…", raconte l'une d'elles. Au sein de l'Ehpad, les deux internes sont indépendantes et disposent de leur propre chambre et salle de bains, et partagent une cuisine et un salon communs.
Cet internat rural n'est pas le seul prévu. En effet, d'autres doivent voir le jour en mai 2024 dans quatre communes des Côtes-d'Armor. "Cela concerne potentiellement 20 internes sur 120, c’est significatif", souligne Anthony Chapron. D'autant que ces lieux, accessibles en priorité aux internes, pourront également accueillir des externes, paramédicaux ou médecins remplaçants, précise Ouest-France.
[avec Ouest-France]
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