"Ne pas investir massivement sur la médecine générale, c’est se priver de l’apport décisif d’une profession qui a toujours su s’adapter aux besoins de soins de la population", met en garde MG France, dans un communiqué diffusé samedi 16 mars. Deux jours plus tôt se tenait une quatrième séance plénière de négociations conventionnelles, au cours de laquelle la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam) a formulé de nouvelles propositions aux syndicats de médecins libéraux. Au menu notamment : l'introduction d'une consultation longue (CL) du médecin traitant pour les patients âgés et/ou en situation de handicap ; la valorisation de missions spécifiques du généraliste (maîtrise de stage, participation au service d'accès aux soins…) ; ou encore des précisions sur les "engagements collectifs" déjà présentés par la Cnam lors de la précédente séance multilatérale du 8 février.
Pour le premier syndicat de généralistes, présidé par la Dre Agnès Giannotti, "le compte n'y est toujours pas". Si la création d'une consultation longue répond à "une exigence répétée de MG France", son périmètre, "très restreint", "ne répond pas au besoin d'une forte valorisation des soins aux patients les plus complexes". Telle que présentée par la Caisse, cette CL ne pourra en effet être cotée par les médecins traitants qu'une fois par an et par patient. Trop peu pour MG France.
En outre, le calendrier d'application du G à 30 euros "n'est toujours pas précisé, alors que son urgence devient chaque jour plus pressante", regrette également le syndicat. Et d'ajouter : "les montants des rémunérations forfaitaires et leur répartition selon les patientèles restent approximatifs faute d'un outil simple permettant de les évaluer." Une inconnue que le syndicat entend bien soulever lors des futurs échanges avec la Caisse.
Par ailleurs, le syndicat dénonce la différence de traitement entre généralistes et pédiatres pour la prise en charge des enfants, alors que la Cnam a mis sur la table des revalorisations pour ces derniers. MG France réclame ainsi la possibilité que leur soient ouvertes les mêmes cotations, pour "les mêmes actes". Toujours sur le volet tarifaire, "si les possibilités de cumul de l’acte de base avec certains actes techniques, par exemple la pose d'un DIU, sont une bonne chose, il est difficile de comprendre pourquoi ce cumul n'est pas possible par exemple pour la pose d'un implant contraceptif", peut-on lire dans le communiqué. MG France émet également des craintes concernant les propositions de valorisation des actes en soirée dans le cadre du SAS et des actes de permanence des soins hors garde qui, certes, semblent "intéressantes", mais "elles ne doivent pas favoriser une activité exclusive dans ce cadre, au détriment de l'activité de médecin traitant", prévient le syndicat.
S'agissant des "contreparties" établies par la Caisse, notamment des "économies de prescriptions ou d'accès facilité aux soins", toutes ne sont pas "atteignables", assure le syndicat. "En particulier parce que les médecins ne sont ni responsables du coût du médicament, ni de la démographie en berne, conséquence du manque d'attractivité de leur métier pourtant maintes fois souligné."
Bien que "favorable au système conventionnel", MG France ne signera pas d'accord conventionnel "qui ne permettrait pas d'atteindre l'objectif essentiel qu'est l'égal accès aux soins pour tous les patients", avertit-il. "Ne pas aboutir à un texte conventionnel acceptable, c'est provoquer à court terme une explosion des dépenses de santé, à commencer par celle des tarifs médicaux."
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