Plusieurs études épidémiologiques ont documenté qu’une durée de sommeil trop courte ou trop longue pouvait être associée à un risque de diabète de type 2. Cette fois, c’est une étude américaine menée à Boston, qui s’est intéressée aux trajectoires de durée de sommeil entre le début de l’âge adulte et l’âge moyen et à l’association de ces trajectoires de durée de sommeil à la survenue d’un diabète de type 2 plus tard dans la vie. Les durées de sommeil ont été identifiées aux âges de 20-25 ans, 26-35 ans, 36-45 ans et plus de 46 ans chez 60.000 femmes de la Nurses’Health Study qui n’avaient pas de diabète, pas de maladie cardiovasculaire ou de cancer au début du suivi. L’association prospective entre la durée de sommeil et le risque de diabète a été analysée. 1 797 cas de diabète sont survenus sur un suivi médian de 7.8 années (442 437 personnes/année). Six trajectoires de durée de sommeil ont été identifiées : une durée de sommeil restant identique tout au long du suivi (durée de 5 heures, de 6 heures, de 7 heures ou de 8 heures) ou une augmentation de la durée de sommeil ou, dernière hypothèse, une diminution de la durée de sommeil lors du suivi. Après ajustement multivarié pour les facteurs de risque de diabète, et en comparaison avec le groupe dont la durée de sommeil est restée stable autour de 7 heures, le hazard ratio de survenue d’un diabète de type 2 était de 1.43 (IC 95 % = 1.10-1.84) pour le groupe dont la durée de sommeil est restée stable à 5 heures, de 1.17 (1.07-1.33) pour le groupe de durée de sommeil restée stable à 6 heures, de 0.96 (0.84-1.10) pour le groupe dont la durée de sommeil est restée stable à 8 heures, de 1.33 (1.09-1.61) pour le groupe dont la durée de sommeil a augmenté et de 1.32 (1.10-1.59) pour les sujets dont la durée de sommeil a diminué. Des ajustements complémentaires pour les comorbidités en fonction du temps et pour l’IMC atténuaient ces associations mais un risque significativement supérieur persistait dans les groupes pour lesquels la durée de sommeil diminuait (hazard ratio = 1.24 ; 1.03-1.5). En conclusion, le fait de garder une durée de sommeil courte ou de changer de durée de sommeil (augmentation ou réduction) entre le début de l’âge adulte et l’âge moyen est associé à un risque supérieur de diabète de type 2 plus tard dans la vie. Cependant, ces associations sont plus faibles après prise en compte de l’obésité et des comorbidités métaboliques.
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