Suppression de l’autorisation d’urgence de l’hydroxychloroquine aux Etats-Unis

16/06/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Un nouveau pas a été franchi contre l’utilisation de l’hydroxychloroquine dans le monde. Les autorités sanitaires américaines viennent, en effet, de supprimer la possibilité d'utiliser ce traitement ainsi que la chloroquine, qui étaient jusqu’à présent autorisés en urgence contre le Covid-19. 

« Il n'est plus raisonnable de croire que l'administration par voie orale d'hydroxychloroquine et de chloroquine soit efficace dans le traitement du Covid-19», a déclaré dans un courrier la responsable scientifique de l'agence américaine du médicament (FDA), Denise Hinton. « Il n'est pas non plus raisonnable de croire que les bénéfices connus et potentiels de ces produits dépassent leur risque connu et potentiel », a-t-elle précisé en annonçant la fin de leur utilisation en urgence. La FDA avait donné le 28 mars son feu vert pour que ces traitements soient prescrits, uniquement à l'hôpital, à des patients contaminés par le Sars-CoV-2. Et Donald Trump fondait alors de grands espoirs sur l'hydroxychloroquine, dont l'efficacité contre le Covid-19 n'a jamais été démontrée rigoureusement. « Il y a de bonnes chances que cela puisse avoir un énorme impact. Ce serait un don du ciel si cela marchait », avait-il notamment déclaré. Le président républicain a lui-même reçu plus tard un traitement d'hydroxychloroquine à titre préventif pendant deux semaines.

Mais la FDA avait mis en garde le 25 avril contre l'usage des deux médicaments « en dehors d'un milieu hospitalier ou d'essais cliniques en raison du risque de troubles du rythme cardiaque ». En France, l’usage n’est plus autorisé contre le Covid-19 depuis fin mai. L'usage de l'hydroxychloroquine a largement débordé le domaine scientifique pour devenir à travers le monde l'objet d'un débat politique clivant dans l'opinion publique, donnant lieu à de violentes empoignades sur les réseaux sociaux. Deux essais cliniques randomisés menés au Royaume-Uni ainsi qu'aux Etats-Unis et au Canada ont récemment conclu que la molécule était inefficace pour les malades du Covid-19.

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