Le marché des compléments alimentaires, toujours florissant malgré les critiques
Malgré les doutes mis en avant par les institutions sanitaires françaises, le marché des compléments alimentaires reste en bonne santé, affichant en 2018, une légère augmentation par rapport à 2017. Il a ainsi représenté 1,9 milliard d'euros en 2018, selon des chiffres publiés mercredi 20 mars par le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet).
Trois indications concentrent une grande partie du marché : le sommeil/stress, la digestion et la vitalité. Les produits minceur apparaissent en perte de vitesse (-6,7% en pharmacie, -1,3% en parapharmacie et -12,2% en grandes et moyennes surfaces), au profit de ceux censés apporter un bénéfice pour la santé. Dans près d’un cas sur 2, les ventes sont réalisées en pharmacies (49,6%), devant la vente directe et la vente à distance notamment sur internet (18,7%), les circuits spécialisés comme les magasins bio (15,5%), les grandes et moyennes surfaces (10,3%) et les parapharmacies (5,9%). Dans leur ensemble, les scientifiques se sont montrés sceptiques sur l'intérêt de ces produits, fabriqués à base de plantes, vitamines ou minéraux et qui, contrairement aux médicaments, ne sont pas soumis à une autorisation de mise sur le marché. "Par définition, un complément alimentaire ne peut avoir ni revendiquer d'effets thérapeutiques", indique l'Agence nationale de sécurité sanitaire et de l'alimentation (Anses) sur son site internet. Plusieurs études ont conclu, pour la grande majorité des compléments en vitamines ou minéraux, à l'absence d'intérêt prouvé. En février, l'Académie de pharmacie a consacré un rapport aux compléments alimentaires à base de plantes. Elle rappelait que certains avaient des effets proches des médicaments sans être aussi bien encadrés et mettait en garde contre un mauvais usage potentiellement à risque (consommation de plusieurs produits, dépassement des doses recommandées). Elle alertait en outre sur les dangers de ceux contenant du suc d'aloé ou des racines de rhubarbe, utilisés pour leur effet laxatif. L'an passé, l'Anses a souligné que les compléments alimentaires contenant de la mélatonine, censés faire mieux dormir, comportaient des risques d'effets secondaires (vertiges, irritabilité, tremblements, migraines, nausées...) Ces avertissements ne semblent pas freiner les Français : près de deux tiers d'entre eux (65%, contre 52% l'an passé) pensent que "consommer des compléments alimentaires permet de prévenir ou ralentir certains problèmes de santé", selon un sondage commandé par le Synadiet et réalisé en ligne par OpinionWay auprès de 1 000 personnes début janvier.
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