Syndrome de bébé secoué : des recos de la HAS pour améliorer le repérage et le signalement
La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations concernant le SBS. Elle souhaite en particulier placer les médecins généralistes en première ligne du diagnostic. Le texte se veut un véritable "mode d’emploi" face à ces situations souvent complexes.
Chaque année, plusieurs centaines d’enfants sont victimes en France du syndrome du bébé secoué (SBS) qui, par son caractère précoce et répétitif, entraine des lésions cérébrales graves voire fatales. Le repérage précoce de ce syndrome est évidemment fondamental. Or, la Haute Autorité de santé (HAS), estime que "la maltraitance des enfants, enjeu de santé publique majeur, reste un phénomène méconnu des professionnels de santé". Et le médecin généraliste souffre souvent d’isolement et de manque d’information dans ce domaine. La HAS vient donc de publier de nouvelles recommandations concernant le SBS, en lien avec la Société française de médecine physique et de réadaptation (Sofmer). Elles actualisent une version précédente qui datait de 2011, et qui était devenue obsolète du fait de nouvelles connaissances concernant en particulier la description des lésions cérébrales en lien avec ce syndrome. Elles sont présentées comme un véritable "mode d’emploi" face à ce genre de situation.
"La possibilité d'une maltraitance doit toujours être présente à l'esprit du médecin"
Le texte de la HAS précise donc les critères diagnostiques, le bilan à effectuer en cas de suspicion de SBS, et en particulier la liste exhaustive des éléments nécessaires et suffisants du bilan d’hémostase. Les radiographies de squelette à réaliser ont été listées, tout comme les modalités de l’IRM. "Concrètement, le diagnostic de secouement est davantage documenté devant des symptômes neurologiques tels que certains types précis d’hématomes sous-duraux (HSD) et d’hémorragies rétiniennes (HR) : une imagerie cérébrale (scanner en urgence puis IRM) et un examen du fond d’œil permettent de poser un diagnostic clair", précise la HAS. En cas de suspicion de SBS, l’enfant doit être considéré comme un traumatisé crânien grave, et doit donc être hospitalisé en soins intensifs pédiatriques, avec avis neurochirurgical. La HAS insiste aussi sur la nécessité d’effectuer rapidement un signalement au procureur de la République "Cet impératif de protection est rendu possible par la levée du secret médical qui le met à l'abri de toute poursuite pénale pour violation de celui-ci. Le signalement n’est pas un acte de délation, c’est un acte de protection de l’enfant" insiste-t-elle. Enfin, la HAS vient d’actualiser aussi sa fiche mémo sur le repérage et la conduite à tenir en cas de maltraitance infantile. Elle reprend en synthèse les principales recommandations sur la prévention de la mort inattendue du nourrisson, le syndrome du bébé secoué et la maltraitance sexuelle intrafamiliale. "Le phénomène transcendant toutes les catégories sociales, la possibilité d’une maltraitance doit donc toujours être présente à l’esprit du médecin qui doit y penser à chaque consultation. Au-delà de brûlures, de fractures ou d’ecchymoses caractéristiques, le professionnel doit aussi s’interroger face à des signes non spécifiques : modification du comportement habituel de l’enfant, attitudes des parents qui parlent à la place de l’enfant ou au contraire l’ignorent", souligne l’autorité sanitaire.
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