L'Association française de lutte antirhumatismale (Aflar) réagit suite à l'émission "L’ostéoporose : vraie menace ou fausse maladie ?", diffusée le 8 novembre sur France 5.
Dans une lettre ouverte datée du 10 novembre, l’Association française de lutte antirhumatismale (Aflar), présidée par le Dr Laurent Grange (Grenoble) déplore "des éléments de confusion et des inexactitudes dans le reportage sur l’ostéoporose et les débats qui ont suivi" dans l’émission "Enquête de santé" et le documentaire "Ostéoporose, il y a comme un os" réalisé par Bruno Timsit. Ce reportage montrait que des spécialistes s'opposent à une vision alarmiste de l’ostéoporose et affirment que dans la plupart des cas, l'ostéoporose n'est pas une maladie mais un processus naturel lié au vieillissement. Il expliquait que le mode du dépistage de l'ostéoporose conduit des milliers de femmes en bonne santé à prendre des traitements préventifs dont l'efficacité est remise en cause. L’Aflar rappelle que l’ostéoporose est une pathologie bien réelle. "La mobilisation des pouvoirs publics concernant cette pathologie témoigne bien de la prise de conscience de cet enjeu de santé publique. En 2014, la HAS a émis des recommandations spécifiques sur l’utilisation des traitements de l’ostéoporose. Ce document définit l’ostéoporose comme 'une maladie osseuse caractérisée par une réduction de la résistance osseuse conduisant à une augmentation du risque de fracture'. En 2015, la Cnamts a alerté sur le déclin de la prise en charge de l’ostéoporose. La Cnamts a également alerté sur le déclin de la prescription de l’ostéodensitométrie osseuse en France (baisse de 6% par an)." L’association précise que la prise en charge médicamenteuse est réservée aux femmes à risque. "Aujourd’hui, la densitométrie n’est qu’un des éléments à prendre en compte pour définir le risque fracturaire et surement pas le seul ! La décision de prescrire un traitement de l’ostéoporose intègre la mesure de la DMO, mais aussi les antécédents de fracture, des éléments cliniques, traitements associés, etc…)", souligne l’association, qui note que la prise en charge de l’ostéoporose par les médecins ne cesse de baisser depuis 10 ans. Et notamment, après hospitalisation pour fracture par fragilité osseuse, moins de 15 % des patients ont un traitement engagé dans l’année suivant cet événement. L’Aflar rappelle que "l’efficacité des traitements de l’ostéoporose dans l’indication ostéoporose chez les patient(e)s à risque élevé de fractures a été démontrée depuis longtemps dans des essais thérapeutiques internationaux validés par les autorités sanitaires". "Il a été largement décrit et mis en exergue une complication alarmante, l’ostéonécrose de la mâchoire avec les bisphosphonates notamment. Cet effet secondaire est en effet très grave et doit être considéré avec soin dans le choix des traitements", écrit l’association. "Pour autant il doit être redit que cet effet indésirable est rare : fréquence de 1/1000 à 1/100000 années-patients selon les données issues de multiples publications nord-américaines, et non pas 4% comme entendu lors de l’émission (chiffre émanant d’une publication issue d’un seul centre hospitalier aux Etats-Unis avec un biais de sélection important)." En France, le système national de pharmacovigilance a recensé 118 cas entre 1985 et 2014. En 2010, le nombre de fractures incidentes chez les femmes et les hommes était de 393 000, dont 90 000 fractures du col du fémur, 56 000 fractures vertébrales, 56 000 fractures du poignet et 191 000 autres fractures (bassin, côtes, humérus, tibia-péroné, clavicule, omoplate, sternum et autres fractures du fémur). En 2010, le poids économique des fractures de fragilité a été estimé à 4,8 milliards d’euros.
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