"Les CPTS ont tenu leur promesse", estime Geneviève Darrieussecq
Depuis leur création par la loi de 2016, le bilan des CPTS est positif et elles ont "tenu leur promesse". Mais "il faut aller plus loin", assure la nouvelle ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, et multiplier les partenariats avec tous les acteurs de l'écosystème local pour rendre plus visible ces organisations territoriales.
Article initialement paru sur Concours pluripro
"Huit ans après leur création, on peut le dire sans hésitation : les CPTS ont tenu leur promesse et relevé le défi." Intervenant en visio à la 6e édition des Journées nationales des CPTS ce jeudi matin, Geneviève Darrieussecq a "félicité" les quelques 1.320 participants présents au Palais des congrès de Tours car leur engagement a permis "à mieux organiser l'accès aux soins, à développer des actions de prévention sur des sujets qui touchent directement les territoires" et à créer "une vraie dynamique de collaboration entre tous".
Ainsi, depuis la loi de modernisation de notre système de santé en 2016 qui a jeté les bases des CPTS, celles-ci ont réussi, assure la nouvelle ministre de la Santé, à "se structurer, à structurer les différents acteurs des soins dans les territoires et à déployer des politiques publiques de santé mieux coordonnées et adaptées aux besoins locaux".
Mais "beaucoup reste à faire", glisse Geneviève Darrieussecq, "et ce n'est pas pour rien si l'accès aux soins figure, pour la première fois dans l'intitulé du ministère". Rappelant son statut d'élu local dans un département rural, les Landes, "confronté de plein fouet au sujet de l'accès aux soins", elle mesure le travail qu'il "reste à accomplir". Mais assure savoir que l'accès aux soins "doit beaucoup aux CPTS".
"Les CPTS auront un rôlé clé à jouer, c'est certain"
Pour les professionnels de santé engagés en CPTS, les avantages sont "concrets", poursuit-elle : amélioration de la vie professionnelle avec le développement de méthodes d'organisation plus collectives, renforcement du dialogue au quotidien avec différents acteurs, concrétisation du lien ville-hôpital… mais aussi pour les patients : parcours de soins plus fluide, orientation et suivi plus efficaces, réduction des inégalités en garantissant notamment un accès facilité à un médecin traitant, amélioration de la prévention et de la promotion de la santé…
Ce jeudi 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale, Geneviève Darrieussecq a rappelé que la santé mentale a été érigée en Grande Cause nationale pour 2025. Et "les CPTS auront un rôle clé à jouer, c'est certain". Formation à destination des professionnels de santé pour mieux détecter et orienter les patients en souffrance, évènements de sensibilisation visant à lever les tabous et mettre fin aux stigmatisations autour des troubles mentaux, parcours spécifiques pour faciliter l'accès aux soins psychiatriques… Tout en citant les nombreuses actions déjà lancées par les CPTS en régions, la ministre a assuré que celles-ci "doivent essaimer dans le pays".
Comme les CPTS sont "en première ligne" pour "comprendre les besoins spécifiques des territoires et les bonnes pratiques à adopter ainsi que les méthodes qui fonctionnent", ces organisations territoriales "savent comment adapter les interventions aux besoins locaux sans reproduire un modèle clé en main", affirme la ministre. À ses yeux, démonter les effets pratiques d'une politique publique est "le meilleur moyen de convaincre ceux qui doutent".
Attention, prévient David Guillet, en matière d'évaluation et d'indicateurs, "on militera pour une co-construction et non pour une forme de contrainte" : "On ne veut pas un modèle opérant qui soit trop descendant avec un cadre présentant la même manière de fonctionner. Une CPTS qui a 1 an ou 2 n'est pas la même qu'une CPTS qui existe depuis 5 ans par exemple. On ne peut donc pas lui demander la même chose en termes d'indicateurs et d'évaluation".
Pour rendre encore lisible le fonctionnement de ces organisations territoriales pour le grand public, et notamment ces "patients qui ne trouvent pas de porte d'entrée dans le système de santé", les CPTS doivent s'apparenter à "des boussoles". Un besoin de visibilité que partage David Guillet qui a annoncé que dès 2025, la Fédération nationale des CPTS lancera son tour de France et rencontrera, pendant les "18 mois" du projet, des élus, des CPAM, des ARS, des professionnels de santé…
Tout en rappelant que "les CPTS, ce n'est même pas 0,1% de l'Ondam", alors qu'elles remplissent des missions "bien plus larges que celles pour lesquelles elles sont financées aujourd'hui", David Guillet insiste sur le fait que le modèle des CPTS va bien au-delà des dépenses de l'Assurance maladie. Il faut donc "être souple dans l'enveloppe qui est octroyée".
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